Une sanction pas attendue | Dylan McCarthy

Je regarde les ustensiles en silence... Ouais... Heureusement que j'ai pris la place de Gynna, j'aurais pas aimé qu'elle soit ici. Je regarde la lame que tu tiens et ne détourne pas le regard quand elle s'enfonce dans mon bras, serrant les dents pour ne pas te laisser entendre un grognement plaintif ou un autre son dans le jour, mais le pire c'est quand la verveine coule sur ma plaie. Je n'ai d'ailleurs pas réagit à ta remarque... Serrant encore plus les dents, me crispant et fermant le poings, m'enfonçant les ongles dans la paume pour tenter de faire passer la douleur. Au final, ça allait être bien plus douloureux que je ne le pensais. Je continue cependant de te regarder, comme si je cherchais à te défier pour voir de quoi tu étais réellement capable, même si la douleur bien que forte, était toujours supportable.

Je voyais qu'il s'agitait, la douleur devait pas être terrible en fait, enfin elle devait être douloureuse comme il fallait vu comment il se tortillait en essayant de jouer à l'homme, ce qui ne fonctionnait pas des masses vu comment il cachait mal sa douleur. Mais je voulais dire par là que ça devait pas être une partie de plaisir. Qu'importe, pourquoi s'expliquer à soi-même ses propres pensées ? Je voyais qu'il essayait de me défier du regard, mais ça ne fonctionnait pas.

- Tu sais, tu peux me regarder ainsi aussi longtemps que tu veux, pour le coup c'est toi qui est assis là et c'est moi le bourreau.

Je regardais la plaie et grimaçais.

- Ça va mettre plus de temps à cicatriser, j'espère que tu ne vas pas t'évanouir directement, ce serait bien ma chance tient ! Je serais obligé d'attendre que tu te réveilles pour pouvoir reprendre, bah oui sinon la séance de torture ne fonctionne pas. Et on perdrait toi et moi notre temps.

Je fis la même chose pour l'autre bras en mettant un peu plus de verveine et en tranchant un peu plus profond.

Je reste immobile, m'adossant à ma chaise, un peu plus raide à cause de la douleur. Je serrais toujours les poings, continuant de te regarder alors que mon sang coulait à flot et que la verveine me faisait du mal. Je reste silencieux, parce que je sais que si je parlais, je laisserais transparaître encore plus ma douleur. Je tente alors de me concentrer sur ma respiration pour la garder calme et silencieuse. Me concentrer sur autre chose que la douleur.

- Tu sais, si tu serres les poings, tu crispes tes muscles, et donc c'est plus douloureux lorsque j'entaille. Enfin je dis ça comme ça, tu fais ce que tu veux.

Mais donc dans ces cas là il se torturait un peu lui-même en fait. C'était bizarre. Je partis reposer le couteau, pas besoin de taillader plus, il se viderait de beaucoup plus de sang qu'il ne fallait et là vu tout ce qui coulait et toute la verveine c'était étonnant qu'il ne tombe pas dans l'inconscience.

- T'as déjà été torturé avant ?

Je relâche mes poings, comme il me le conseille, continuant de le regarder tout en tenter de me concentrer toujours sur ma respiration.

"Non... Juste subit des blessures face à des chasseurs."

Il y avait une première fois à tout et je comptais bien sortir de cette salle en un seul morceau, même si cela risquait d'être fort douloureux. Je ne comptais pas faiblir, même si mon corps le voulait. Ma volonté dominerait tout. Du moins, je l'espérais.

- T'étais au lycée l'an dernier quand il y a eu cette attaque ?

Qui ici n'avait pas entendus parler de cette attaque ? Tout le monde qui l'avait vécu y pensait ou en parlait, j'avais hâte que ça leur passe, aussi tragique ça ait pu être d'ailleurs. Il fallait se remettre de ses émotions et savoir passer à autre chose au bout d'un moment, même si c'était tout de même assez récent.
Je regardais les outils que j'avais, un scalpel, inutile, une pince, c'était cool pour jouer aux dentistes.

"Ouais."

C'était ma seule réponse, perso, j'en parlais que quand on m'en parlait, sinon, le sujet était déjà clos pour moi... Surtout que j'avais eu d'autre chat à fouetter avec la trahison d'April. Dans un sens parler me permet de passer un peu au dessus de la douleur, même si c'est assez difficile de faire de longue phrase à cause de celle-ci.

- Si tu devais choisir entre ta canine droite et ta canine gauche, tu préférerais garder laquelle ?, demandais-je en tenant la pince dans mes mains, dos à lui.

Autant lui demander, dans les deux cas il aurait un mal de chien durant des heures et ça mettrait du temps à repousser. Mais j'étais sympa, je lui en retirerais qu'une et je le ferais vite, et puis je lui demandais laquelle il préférait !

"Il est où le piège ? Si j'dis la gauche tu retires la droite ou bien tu retires celle que je veux garder?"

Je ne savais pas si tu étais tordu comme ça ou pas... Mais je me méfiais et en même temps, ça me permettait de reculer encore un peu l'instant le moment où tu allais me l'arracher... Je n'avais jamais connu cette douleur et en réalité, je n'avais absolument pas envie de la connaître... Celles que mes bras me procurent est déjà suffisante à mon goût.

- Nan je suis pas comme ça, c'est quand même pervers quoi. Enfin pas pervers dans le sens sexuel ! Nan pas du tout !

C'est vrai que ça puait le piège, mais mon but n'était pas là, peut-être qu'en réalité c'était pour pas perdre mon temps à ne pas savoir laquelle arracher.