Ryan & Andrew | On Se Recroise

J'avais l'impression de respirer un peu. Je le voyais mettre les affiches à la poubelle, je fronçais doucement les yeux et les récupérais.

- On est pas des éboueurs Andrew. Comment ils vont comprendre le message si on les met à la poubelle ? On va en faire autre chose voyons !

Je reprenais les affiches et les gardais avec moi. Si je les éparpillais maintenant elles seraient nettoyées trop rapidement.

- Je n'étais pas quaterback, j'étais tight end, moi je recevais la balle quand Stan l'envoyait. Mais ça n'empêche que c'est comme ça qu'on doit envoyer un ballon. Pour moi les grosses carrières ça ne sert à rien. Si c'est pour être sous le feu des projecteurs et faire semblant de mourir à un moment parce que je ne vieillis pas, c'est pas la peine.

Je ne comprenais pas ces vampires qui se lançaient dans de grandes carrières médiatisées. Tout ce travail et cette énergie pour si peu de temps. Il fallait des années pour devenir célèbre, parfois toute une vie, et en tant que vampire ils n'en profitaient pas longtemps.

Il récupéra les affiches, je me demandais bien ce que il comptait en faire. Mais le connaissant il allait sûrement trouver une bonne utilisation. Ce mec était pleine de ressourse, surtout pour faire des conneries. Il me donna des explications, bon clairement j'y comprenais rien je ne regardais pas le foot.

- Je vais faire semblant d'avoir comprit ce que tu viens de dire meme si pour moi c'est clairement du chinois. Tu as pas forcément tord pour la célébrité, mais le fait d'etre immortel te permet d'être célèbre par periode. Meme si tes photos sont sur internet les humains mette ca sur le compte de sosies ou je ne sais quoi.

Comment en si longtemps sur Terre il ne comprenait toujours pas les règles si simples, ou en tous cas le principe de base, qu'est le foot ? Notre sport national ? Ca me dépassait. D'accord, ne pas comprendre les stratégies je peux le comprendre, il fallait pratiquer pour comprendre, mais la base !

- En gros, Stan, tu te rappelles de lui, le gros musclé à la crête, difficile de pas ce souvenir de ça, il lançait le ballon. Et moi, j'étais au bout du terrain et je devais rattraper la balle, et courir pour mettre un touchdown sans me faire renverser avant. Rien ne compliquer là-dedans.

Rien de pire que d'être célèbre quand on était un vampire. Mais même lorsqu'on était humain. Qui voulait travailler toute sa vie et vouloir de cette pression ? Travailler 80 heures par semaine, je veux bien qu'on est en Amérique, mais ça n'en valait pas le peine.

- J'en vois pleins de ces célébrités au travail - arg j'aime pas dire ça - et je peux t'assurer qu'elles le payent le prix de la célébrité. Elles boivent pour oublier leurs accords tacites, elles se droguent pour pouvoir suivre la cadence, et elles vivent dans la peur d'être remplacées par des plus jeunes, parce que tout le monde le sait : le succès est toujours temporaire, et ce pour tout le monde et peu importe le nombre d'effort que tu fournis. Ca dans tous les corps du métier ! Les footballeurs ne sont plus rien une fois à la retraite, qui est à 30 ans, sauf pour Tom Brady, le GOAT était une machine. Les actrices, dès qu'elles ont une ride on entend plus parler d'elles, genre la meuf qui a joué dans le magicien d'Oz. Les chanteuses c'est pareil, on a tous vu le succès et ensuite la décadence de Madonna.

On l'avait vu avec la popularité ici, tout faire pour rester populaire, et ne même pas y arriver pour autant. Pour moi c'était de la perte de temps. J'avais même pas envie de travailler trois jours par semaine, alors fournir plus d'efforts ? C'était hors de question.

Je ris un peu quand il m'expliquait, je ne m'intéressais pas vraiment au sport, je regardais jamais. Même quand j'étais humain, j'étais plus branché mode, le cliché du gay quoi.

- D'accord je comprend un peu mieux.

J'avais réellement comprit mais je sais très bien que j'allais oublier en un rien de temps. C'est fou quand même, je peux retenir tous les textes de loi mais pas les règles du football.

- Oui c'est vrai que personnellement je n'aimerais pas être célèbre, déjà le fait de plus avoir de vie privée c'est horrible. Mais elles l'ont choisis si elles arrivent pas à assumer après tant pis.

- T'es vraiment le cliché du gay, tu as raison, repondis-je en entendant ses pensées.

Ma malédiction, malgré toutes ces années passées je ne pouvais toujours pas m'arrêter. Au début ça m'amusais d'écouter toutes les pires pensées des autres, c'était pour ça que je me branchait toujours sur le cerveau de ceux qui m'entouraient. Mais au bout de quelques décennies, je ne pouvais plus faire autrement. J'avais appris à vivre avec. C'était pour ça que les gens se mefiaient autour de moi. Je pouvais tout déceler. Et pourtant, même en essayant, je ne pouvais pas arrêter d'entendre.

- Ça c'est vrai que c'est un problème aussi ! Mais en étant vampire ils se mettent en danger volontairement et stupidement. Moi j'ai pas de réseaux, pas de célébrité, et je reste pas assez longtemps où que ce soit pour être soupçonné. C'est la malédiction des vampires.

- Hey je te permets pas ! dis-je en riant.

Ca va que je ne le prenais pas mal, il m'arrivait de lire les pensées des autres parfois, surtout celle de mes clients pour voir si ils me mentait ou pas. Puis bon je pensais à rien de spécial donc je ne vais pas le prendre mal.

- Après comme je te dis ils ont fait ce choix en étant au courant des conséquences donc bon, tant pis pour eux.

Il avait bien raison de vivre ainsi, la célébrité était trop dangereuse pour les vampires, ils s'exposait aux chasseurs.

- Moi je me permet !

Des filles en uniforme de cheerleaders passaient devant nous et nous mangeaient du regard. Je leur souriais en coin et leur faisais un signe de tête.

- Comment ça ça ne te met pas en appétit Andrew ?

Je les regardais.

- Oh elles sont très jolies c'est sur mais elles ne m'attire pas. La seule vue qui m'attire ce sont les hommes, c'est comme ça.

J'avais déjà essayé avec des filles, je m'étais forcé je ne sais combien de fois quand j'avais du mal à m'assumer. Mais maintenant je m'accepter et je n'avais aucun problème à le dire.

- Le prends pas mal, je le dis pas méchamment, et ça va sonner homophobe sans que je le veuille. Mais soit il te manque une case, soit on n'est pas fait pareil ! Des cheerleaders mon gars ! Leurs jupes sont faites pour nous mettre l'eau à la bouche ! Et si c'était un mec cheerleader ? Je sais, pas le même uniforme, et vachement moins viril.

- Non t'inquiète je ne le prend pas méchamment. Je peux comprendre que tu ne comprenne pas forcément. Mais si on suit ton raisonnement, et que toutes les femmes sont super jolies, pourquoi elles ne sont pas toutes lesbiennes si elles sont si attirantes ? Je le pense comme ça. Et non je ne pense pas que un homme cheerleader pourrait m'attirer, un mec sportif oui sans aucun doute.

- Et sois content que les hommes gays existe car si ils n'étaient pas gay tu aurais peut être un peu moins de filles pour toi. ajoutais-je en rigolant.