Victoria & Daniella | Certaines choses ont changées

Le trajet avait duré plusieurs heures depuis Chicago, Stan et moi nous étions relayés pour conduire. À chaque heure qui passait se posait la question " Est-ce une bonne idée d'y retourner ? ". Nous avions quitté le lycée en 2018, nous avions donné à G.W.H.S quatre ans de nos vies, une de plus pour lui, et nous étions partis parce qu'il était temps, nous avions trop donnés. Lorsque mon père m'avait appelée pour m'annoncer le projet du proviseur, enfin du Doyen, je ne voyais pas l'intérêt de revenir, j'étais passée à autre chose, mais Stan vit l'occasion de revoir ses amis, alors il me convainc de prendre un weekend de congé. " Ça ne peut pas nous faire de mal. C'est juste deux jours ".
Une fois garés, Stan avait besoin d'une cigarette et avait vu un ancien membre de l'équipe de football à qui il avait adressé la parole, quand à moi je partais à l'accueil pour voir s'il fallait s'enregistrer quelque part.
Mon sac à main sur l'épaule droite, je rentrais dans l'établissement, il n'avait pas vraiment changé depuis la dernière fois que j'avais passé la porte, même si c'était pour sortir. Et moi qui pensais à l'époque que c'était une sortie définitive... Il y avait une longue file d'attente, je ne devais pas être la seule à vouloir savoir s'il fallait s'enregistrer.
Je sortais mon téléphone de mon sac, c'était peut-être un weekend, mais le travail ne s'arrêtait pas pour autant. Stan n'étant pas dans les parages, je n'entendrais pas " L'hôpital ne s'arrêtera pas de tourner parce que tu t'accordes un jour de congé ".
Je regardais rapidement devant moi, il y avait une vingtaine de personnes.

- Et dire qu'il fût un temps je les aurais tous dépassés, soufflais-je un sourcil levé, fatiguée de la route, c'était peut-être ce qui m'agaçait.

Je venais tout juste d'arriver sur le parking de Georges Washington, ce lycée enfin maintenant université dans lesquelles j'avais passé certains bon moments. J'avais longuement hésité avant de revenir pour la réunion, je n'étais plus la même. Mais je me suis dis que je reverrais peut être des anciens qui autrefois j'appelais amis, je n'avais garder contact avec quasiment personne. Je crois même que je n'ai garder contact que avec une seule, Ryan, on s'envoyait des messages de temps en temps. Je n'avais même pas garder contact avec Finn, qui était pourtant le père d'Enzo, au fond de moi j'avais peut être l'espoir de le croiser. Mais ma vie a bien changé depuis, Mary Hudson n'est plus, en devenant mannequin j'ai changer mon nom. Un nouveau nom, un nouveau départ, une nouvelle vie. Maintenant je me faisais appeler Daniela, Daniela Rodriguez. Je pense que si je croise des anciens ils ne seront pas au courant, même si sans me vanter je suis une star reconnue mais ce n'est pas tout le monde qui suit le domaine de la mode. Je n'avais même pas réalisé que j'étais arrivée à l'accueil j'étais perdue dans mes pensées. Il y avait pas mal de monde, il devait y avoir pas mal d'anciens dans le lot. J'arrivais tout juste derrière une fille, sa chevelure blonde me disait quelque chose mais je n'étais pas sure de la connaître.

J'avais toujours détesté attendre, même à l'hôpital je ne faisais pas la queue pour avoir mon café tous les matins. Même si le café ne faisait rien, la caféine n'ayant aucun effet sur les vampires, et moi-même étant de nature à me réveiller tôt pour toujours être en forme, j'aimais prendre un café tous les matins en arrivant. D'une ça me rendait normale, et en plus je pouvais vérifier que la cafétéria fonctionnait proprement.
J'avais une dizaine de SMS sur mon téléphone, tous pour me poser des questions sur la direction, mon assistante savait se débrouiller, mais elle savait que je préférais toujours avoir le dernier mot, tout savoir avant de valider. Je lisais les messages, avançait d'un pas et voyais Madame McCulley, 18 personnes devant moi. Elle n'avait plus les cheveux courts, c'était étrange, de tout le temps que j'avais passé ici, à chaque visite à l'accueil, la vieille femme avait toujours eut la même coupe courte, les cheveux grisonnants.
Je me retournais pour voir si je pouvais apercevoir Stan sur le parking, mais à la place je retrouvais une tête familière. Elle n'avait bien sur pas réellement changée, pas prit une ride, mais elle semblait tout de même différente de la dernière fois où je l'avais vue.

- Mary ?, demandais-je en sachant qui elle était.

Le maquillage la vieillissait peut-être un peu, ou alors c'était l'effet que me donnait son contouring ? Au moins, on commençait avec une tête qui ne me donnait pas de mauvais souvenirs.

J'avais les yeux fixé sur mon téléphone, je n'arrivais pas à m'en décrocher. Toujours à devoir actualiser mes réseaux, valider des rendez-vous, valider des shootings, des bookings. Mais là ce n'était pas pour ça, j'avais fais confiance à Enzo pour le laisser seul à la maison, c'était la première fois. Il avait 15 ans, je devais bien le laisser se débrouiller. Mais j'avais peur que il fasse n'importe quoi, il serait bien capable d'organiser une sorte de projet X dans notre maison. Bon j'avais quand même demander à mon assistante de passer le voir au moins une fois par jour. Mais je m'inquiétais un peu car il n'avait toujours pas répondu à mon message, mais il y avait le décalage horaire aussi, à los angeles c'était encore la nuit il devait sûrement dormir. J'entendis quelqu'un appeler "Mary" mais je ne relevais pas ma tête pour autant avant de comprendre que la personne s'adressait sûrement à moi. Je levis ma tête et compris pourquoi la chevelure blonde me semblait familière, elle ne pouvait appartenir que à Victoria. Je lui adressa un sourire.

- Victoria. Je ne m'attendais pas à ce que tu sois la première personne que je retrouve ici.

- Je dois dire que le sentiment est partagé !, souriais-je en tendant ma main pour la lui serrer, une habitude du travail. Ravie de te voir !

Voir une tête familière, avec qui je m'étais si bien entendue pendant des années me faisait plaisir. En revenant je ne m'étais pas réellement demandé qui je verrais traverser les couloirs, les Populaires bien sûrs, certains avaient dit qu'ils reviendraient, d'autres ne pouvaient pas et ... d'autres ne pourraient plus. Mais Mary était toujours un visage que j'appréciais croiser dans les couloirs du lycée.

Je regardais la main que elle me tendait, je crois bien que jamais de toutes les rencontres que nous avons eu nous nous étions serrer la main un jour, mais pourquoi pas après tout. Je lui rendis donc sa poignée de main.

- Je suis ravie de te revoir également. Je préfère te mettre au courant, je ne me fais plus appeler Mary désormais. Je vais par Daniela Rodriguez.

Je me demandais bien ce que elle allait faire de cette information. Ca reste quand même un grand changement.

- Qu'est ce que tu deviens ? Stan n'est pas avec toi ?

Je partais du principe que elle était encore avec, le contraire m'aurait étonner. Victoria et Stan c'était le couple phare du lycée à l'époque.

Je serrais fermement sa main, comme toujours et me rendais alors compte à son regard qu'en effet, ce n'était pas un rendez-vous professionnel, j'aurai pu juste lui faire une bise. Peu importe, maintenant que c'était fait ! Je haussais les sourcils, surprise lorsqu'elle m'annonçait la nouvelle. Pourquoi changer de nom ? Elle n'était plu Mary ? La première idée qui me venait en tête était un changement de sexe, mais ce n'était pas le cas ici, clairement, alors il me fallait une autre raison.

- Oh. Daniella. Puis-je demander pourquoi ? Quand à Stan, il est dehors, normalement, enfin je ne l'ai pas vu rentrer il est forcément dehors !

En espérant qu'il rentre rapidement, je ne voulais pas passer trop de temps sans lui, me mêler aux autres seule. Enfin, je réalisais que ça dépendait avec qui, Mary était quelqu'un avec qui j'avais envie de discuter. Mais.. Finn ! Oh... Etait-elle ? Je n'espérais pas !

Je vis à son regard que elle était surprise, je ne peux pas lui reprocher. Elle m'a toujours connu sous le nom de Mary.

- Disons que j'ai changé de vie. Je suis mannequin à renommée internationale désormais, et j'en ai profité pour me prendre une nouvelle identité, un nouveau départ.

Je regrettais beaucoup de choses de ma vie passée, une des rares chose pour lesquelles je n'ai aucun regret c'est mon fils.

- Oh oui il doit sûrement encore être dehors, il a sûrement croiser des anciens. Je ne sais pas si on sera beaucoup à revenir, j'ai hâte de voir.

J'esquissais un sourire au souvenir de tous les magasines que j'avais l'habitude de lire, j'avais passé des milliers d'heures à passer les pages de mode, pour savoir quel était le dernier style à la mode, mais ces quelques dernières années je le faisais beaucoup moins. La vie des célébrités ne m'intéressait plus et je n'étais plus au courant de grand chose, pas comme Gynna.

- De renommée mondiale ? Bravo ! Je ne peux m'empêcher de me demander comment tu gères le fait de ne pas vieillir du coup.

Je disais ça sans jugement, je sais que j'avais toujours tendance à juger, peut-être encore maintenant je l'avoue, mais pas cette fois. Faire en sorte de ne pas montrer mon éternelle jeunesse était un " combat " de tous les jours, des heures et de l'argent qui passait dans le maquillage pour me vieillir, c'était une habitude maintenant.

- J'ignore si on sera beaucoup, mais il y a l'air d'avoir du monde. J'ignore s'il y a autant d'étudiants que lorsqu'on y était. On était quoi ? Cent ? Deux cent grand maximum ? Peu dont je me souviens réellement je te l'avoue.

Ce n'était pas un regret pour moi, à quoi bon avoir parlé avec tout le monde ? Je n'aurai pas pu me souvenir ni parler à tout le monde ! Et puis je tenais trop à ma réputation à l'époque, quelque chose dont je me fichais maintenant.

Elle m'avait poser une très bonne question que je me posais également ces temps ci. Généralement les gens mettait ma "jeunesse" sur le compte de la chirurgie, du maquillage, du botox. Mais je n'allais pas pouvoir éternellement faire cela, l'idée d'arrêter me trottait de plus en plus dans la tête.

- Et bien je t'avoue que c'est une bonne question. Je te cache pas que les gens mette le fait de ne pas vieillir sur le compte de la chirurgie et du botox mais je sais très bien que je vais pas pouvoir tout le temps faire ça. Je me dis en ce moment que il serait peut être temps d'arrêter, même si j'aime énormément ce que je fais. Et toi, qu'est ce que tu deviens ?

Je regardais autour de moi.

- Je sais que maintenant il n'y a plus de limite d'âge et vu que c'est une université je pense que il doit y avoir plus de monde. Mais j'espère quand même voir pas mal d'anciens.

Je sais très bien que au fond de moi il y a une seule personne que j'aimerais revoir, j'essayais vraiment de ne pas y penser. Mais je n'ai jamais réussi à l'oublier, et je le retrouve chaque jour en Enzo. Dans son physique, dans son caractère, dans son talent pour le basket. Il faut vraiment que je chasse Finn de mes pensées.