Le sport ? j'en ais rien à faire [ft Ricky]

L'hiver approchait et la température baissait, pourtant j'étais dehors vêtu d'un simple t-shirt. Après tout, pourquoi s'encombrer d'un pull puisqu'on ressent à peine le changement de température ? Il n'était que 15h, et pourtant il faisait sombre comme en fin de journée. Une pluie se préparait sans doute, mais qu'importe, je n'avais pas l'intention de bouger d'ici. La pluie ne me faisait pas peur, j'étais habitué à jouer sous l'eau lors des entraînement de foot. Entraînement où je devrais me trouver à ce moment même. Je n'y étais pourtant pas, comme je n'y était pas non plus allé la fois d'avant et encore celle d'avant et ainsi de suite. Pareil pour les cours, je n'y allais plus. J'en avais pas le courage ni la force. Et encore moins la volonté. 

Assis en face d'une tombe, je regardais le prénom gravée sur cette pierre : Lucas McDavis Mon frère. Il n'était certes pas enterré là puisque son corps était resté en Russie, mais l'école avait quand même mis une pierre à son nom. Même si ce n'était pas ma faute, je m'en voulais à mort de l'avoir tué. C'était mon frère, ma famille et je l'avais liquidé. Bien sûr j'avais dis à tout le monde que je le détestais, mais pouvait-on réellement détester quelqu'un de sa famille au point de le vouloir mort ? 

Quoi qu'il en soit, c'était fait. Il n'était maintenant plus de se monde et je devrais vivre avec cet acte sur la conscience. Je savais pas comment gérer cette situation. C'était en train de me ronger de l'intérieur et plus le temps passait, plus je me sentais coupable et moins j'avais envie de reprendre le cours de ma vie normal. J'essayais malgré tout de faire bonne figure devant Mary .. mais c'était dur ... très dur.

L'entraînement avait commencé depuis un moment déjà quand l'entrainement remarqua l'absence de Finn encore une nouvelle fois, il lui avait sûrement laissé le doute d'un retard, sauf que non, il n'allait pas non plus venir aujourd'hui. Il avait alors hurlé mon prénom, probablement parce qu'il estimait que j'étais le responsable de son absence ? Non, quand même pas. Bref, je me présente devant le coach rapidement. Je m'attendais à ce qu'il me dise de prévenir McDavis qu'il risquait de perdre sa place une fois l'entraînement fini, mais non, monsieur était d'humeur plus chiante ? Du coup, je me devais d'aller le chercher maintenant... Genre j'étais la nounou de l'absent... Il pensait quoi ? Qu'on était super pote tout les deux et que je savais où monsieur se trouvait en permanence ? Je lui ai pas encore foutu de localisateur gps dans le cul non mais ! Bref, ce que le coach dit, je le fais. Parce que je tiens pas à avoir d'emmerde à cause de Finn. 

Résultat, je me retrouve a arpenter le bas en tenue de footballeur, courant dans tout les sens pour le retrouver avant la fin de l'entraînement et le ramener devant le coach comme demandé... Je me retrouve à devoir demander à des autres étudiants pour savoir s'ils savent où il est. Sauf que non, monsieur se pointe plus non plus en cours... Bref... Le temps passe, je fais le tour du bahut, en passant par sa chambre, celle de sa gonz' et même d'autre lieu avant de commencer à fouiller l'extérieur des bâtiments, je m'occuperais des souterrains en dernier, parce que c'est le plus long et le plus galère surtout.

Je finis par me retrouver dans le cimetière, parce qu'il faut aussi que je fouille cet endroit. Le fait de me retrouver ici me fait réalisé qu'Aurélio, lui, il n'aura jamais de sépulture, que personne ne sait encore qu'il est mort ici, hormis Gynna et moi. Personne ne peut le pleurer... Mais en même temps s'il avait des amis à qui il donnait des nouvelles, de temps en temps, il y a peut-être des personnes qui se doutent de sa mort... J'espère juste ne pas voir de ses partisans rappliqué ici... Parce qu'au final, je ne sais toujours pas s'il était réellement mon créateur ou juste un sbire... Mais depuis le temps qu'il était mort, s'il n'était pas mon créateur, il aurait été logique que je vois d'autre trace à nouveau... Ou bien n'avais-je plus été assez sur mes gardes à cause de mes soucis sentimentaux ? Bref le soucis n'est pas là à ce jour ! 

Je m'avance entre les tombes avant de voir quelqu'un, non, de reconnaître Finn assis plus loin et je m'approche de lui, restant debout dans son dos en regardant la tombe devant laquelle on se trouve maintenant. "Toutes mes condoléances Finn." Dis-je, parce que je ne me voyais pas directement lui parler du coach, même s'il allait sûrement s'en douter en vue de ma tenue. Mais je le laisse entamé la conversation, par politesse dans un sens, pour respecter peut-être la prière qu'il pourrait faire à son frère.

Chaque bruit ou prise de parole avait le don de me faire sursauter. Depuis ce voyage en Russie, mes sens étaient en alerte et j'étais prêt à bondir sur le premier qui tenterait quelque chose contre moi. Même si je me nourrissait peu et que j'avais moins de force que la normale, je me battrais quoi qu'il en coûte.

Lorsque j'entendis la voix de Ricky, je sursaute légèrement. perdu dans mes pensées, je ne l'avais pas entendu arriver. Je ne priais pas, ce n'était pas mon genre. Je regrettais simplement tout ce qu'il s'était passé. Je regrettais d'avoir repoussé mon frère lorsqu'il essayait de se rapprocher de moi, je regrettais de lui en avoir autant voulu pour un truc qui, au final, n'était même pas sa faute. Je regrettais de ne pas avoir passé plus de temps avec lui, alors que petit on s'entendait quand même bien. Mais ce que je regrettais surtout, c'était d'avoir été celui qui mit fin à ses jours. Comment pourrais-je me pardonner quelque chose comme ça ? La réponse était simple, il n'y avait pas moyen. 

Je ne me retournais même pas pour regarder Ricky, je gardais mes yeux fixés sur la pierre tombale, comme si j'avais peur qu'elle ne disparaisse en une fraction de seconde. Il me donna ses condoléances. Comme tout le monde. Mais j'en avais rien à faire. Pourquoi les gens disaient ça, alors qu'ils se foutaient totalement que je sois attristé par sa mort? 

-Qu'est ce que tu veux ? 

Si il était venu vers moi, c'est qu'il avait un truc à me dire. Sinon pourquoi venir me parler ? Personne n'aimait parler à quelqu'un qui venait de perdre un proche. On savait jamais quoi dire dans ses moments là. Mes paroles étaient froides, même glaciales et agressives. Si j'avais un sale caractère auparavant, c'était encore pire maintenant.

Mon regard reste rivé sur la pierre tombale, écoutant la question de Finn qui ne daigne même pas m'adresser un regard. Il aurait tourné la tête, il ne m'aurait pas posé cette question, enfin, je suppose, car ça coulait de source, en vue de ma tenue, que c'était le coach qui m'envoyait. Mais soit, j'hausse les épaules et même s'il est agressif vis-à-vis de moi, je ne vais pas lui rendre la pareil. Je n'ai pas de raison de l'être avec lui pour l'instant, même si notre relation est assez souvent conflictuelle. "C'est le coach qui m'envoi. Il faut que tu viennes à l'entraînement pour pas perdre ta place de titulaire." 

Je reste debout derrière lui encore un moment avant de finalement bouger, pour poser ma main sur son épaule. Pour faire acte de présence et de soutient pour lui... parce que j'étais bien placé pour savoir ce que ça faisait de perdre soudainement un membre de sa propre famille... C'était quelque chose d'horrible... On chose dont on se remet difficilement et qu'on ne peut pas oublier au final... Surtout quand comme moi, on est responsable de leur mort... Si après ma transformation je n'étais pas retourné chez eux, mon créateur ne les aurait jamais tué... Il n'y avait que moi qui l'intéressait, mes parents étaient une gêne pour lui... "ça ira mieux avec le temps." Phrase bateau que l'on entendait souvent aux enterrements, sauf que non, ça ne va pas mieux avec le temps... Je le sais que trop bien... Mais je le lui dis, parce qu'au final, c'est pour offrir un peu d'espoir cette phrase...

Le coach, bien sûr j'aurais du m'en douter. C'était évident qu'il ne pouvait pas me laisser tranquille et qu'il allait me menacer de me virer de l'équipe. Mais qu'est ce que ça pouvait me faire ? à l'heure actuelle rien ne me semblait important. J'en avais plus rien à faire du club de foot, ou même de celui de basket. C'était pour dire à quel point je n'allais pas bien du tout. Le basket c'était toute ma vie, et voilà que maintenant je ne daignait même plus me rendre aux entraînements, ni même sur le terrain. Mis à part une fois, où j'avais rencontré une végétarienne. Mais je n'avais réussi à mettre que quelques rares paniers et avait vite abandonné. 

-Et bien va dire au coach que j'en ais strictement rien à faire. Il a le droit de me virer je m'en fou !

J'étais renfermé sur moi même et j'adressais la parole à presque personne. D'ailleurs ,ça me surprenait que je sois encore capable de parler. Ma voix aurait pu s'éteindre vu le peu de paroles que je prononçais depuis le voyage. 

Il me dit alors la phrase que tout le monde disait aussi, que ça allait passer avec le temps. J'en doutais fort, mais bon, laissons le dire. Au même moment, il posa sa main sur mon épaule et d'un coup, je me lèvre en faisant volte-face. Je lui attrape le cou avant de le repousser. C'était un réflexe, je ne laissais plus personne me toucher. J'avais trop peur qu'on ne me fasse encore du mal comme en Russie. 

-Ne me touches pas !

Je fronce les sourcils en entendant sa réponse. Il en a rien à faire ? Est-ce pareil pour l'équipe de basket ? Je me questionne sur cela alors que je pose ma main sur son épaule... Sauf que je ne m'attendais pas à une réaction aussi vive de sa part. En moins de deux, il me fait fasse et me tient par la gorge. Je le regarde, sans broncher, le laissant m'étranger légèrement. Je sens le manque d'air, mais je ne panique pas, parce que c'est justement en paniquant que je manquerais encore plus d'air. Alors je contrôle mes  réactions, le fixant juste avant qu'il ne me repousse. Je porte ensuite ma main droite à ma gorge machinalement pour la masser un peu, reprenant un grande bouffée d'oxygène en l'écoutant. Fin, l'écouter... Ça rentre par une oreille et ça ressort par l'autre. S'il croit réellement que je le toucherais plus parce qu'il me demande de le faire, et/ou parce que monsieur m'a un peu étranglé, il se four le doigt dans l'oeil et ce jusqu'au coude. Il me connait il sait comment je suis. 

Je lâche ma gorge, le fixant avant de faire craquer ma nuque en m'approchant de lui. "Je viens en ami Finn. Alors, tes menaces tu te les gardes tu vois. Et la prochaine fois que tu agis dans le but de m'étrangler, je ne me laisserais pas faire." Je le préviens, une mise en garde simple. C'est ça au final notre relation, des prises de bec, puis des bons moment ensemble... Une amitié conflictuelle. Puis je fais ce qu'il refuse que je fasse, je lui attrape le poignet pour le tirer de force hors de cet endroit qui pue la mort, non pas pour le traîner à l'entraînement, mais ailleurs, un ailleurs qu'il connait étant donné qu'il s'agit de ma chambre, mais je doute que monsieur-ne-me-touche-pas, se laisse traîner comme ça.

Depuis la semaine de torture vécue en Russie, j'étais à cran. La preuve, chaque personne qui me touchait se retrouvait étranglé par ma main. J'avais simplement peur qu'on me fasse encore du mal, ou que l'on me fasse faire des choses contre mon gré, comme tuer mon frère par exemple. Personne, à part Mary et les personnes présentent lors des faits, n'était au courant de ce qui c'était réellement passé, personne ne savait comment Lucas était mort. Un accident, voilà ce qu'ils pensaient. Mais la vérité était toute autre. J'étais celui responsable de sa mort et j'arrivais de moins en moins à gérer ça. J'allais devenir fou. 

-Alors ne me touche pas ! Comme ça il n'y aura pas de prochaine fois ! 

Evidemment je connaissais Ricky et son obstination à ne pas écouter ce que je lui disais. Alors forcément, il n'allait pas m'obéir. La preuve, il me tira par la main dans le but de m'emmener je ne sais où. Mais il savait comment j'étais, et à quel point je pouvais être borné moi aussi. Donc non, je n'allais pas le suivre. Je me dégage de sa prise et le pousse contre un arbre. 

-Bordel Ricky laisse moi ! Vas dire au coach que je ne viendrai pas ! Dis lui carrément que j'arrête le foot ! Mais tu vas me laisser tranquille si tu veux pas que je te casse la gueule ! Je demandais rien à personne ,j'étais tranquillement assis alors continue à me laisser seule dans ce cimetière !!

J'ai le souffle coupé un instant, quand mon dos heurte le tronc de l'arbre contre lequel il me pousse. Je n'ai pas réellement mal, mes protections jouant leur rôle, mais le choc est quand même là. Je le regarde alors, l'écoutant avant de me décoller de l'arbre. "J'm'en fou du coach-là ! Si t'as un message à lui transmettre bouge ton cul et vas-y, j'suis pas un pigeon non plus !" Ok, qu'il fasse ce que le coach voulait, mais transmettre les messages de Finn, ça non. Il était assez grand pour bouger ses fesses et aller le trouver de lui-même pour mettre les choses au point avec lui et lui dire qu'il était désireux de quitter l'équipe. "Alors maintenant, McDavis, tu vas me suivre et on va aller causer ailleurs qu'ici !" Je le regarde froidement, mon regard s'étant durci et assombrit. S'il voulait qu'on se battent, j'allais pas me laisser faire et il allait morflé aussi. Surtout qu'il risquait d'avoir plus vite mal vu mon attirail de footballeur que j'avais encore sur les épaules. Bref, c'était un combat déjà perdu d'avance pour lui, si réellement il voulait qu'on en arrive-là.

-Pas un pigeon ? Pourtant t'es venu apporter le message du coach  ! 

Je n'avais pas envie de me montrer sympa ou quoi que ce soit. J'étais sec dans mes paroles, j'étais violent et ce, depuis mon retour. Mon but était d'éloigner les gens de moi, j'avais envie d'être seul. Non, j'avais besoin d'être seul, même si je commençais doucement à péter un câble. Pourtant, Ricky ne semblait pas comprendre que je voulais qu'il parte. Il voulait que je le suive pour discuter. Non non non !  je ne voulais pas parler, je voulais pas aller ailleurs ! Je voulais rester ici, devant cette tombe à me maudire. 


-Non Ricky ! Je ne te suivrais pas ! Je n'irais nul part avec toi ! T'es pas mon père, t'es personne pour moi ! Alors pourquoi je t'écouterais hein ?!! Je ne veux pas te parler, je veux juste que tu te casses ! C'est pas difficile à comprendre quand même si ?!!Casses toi, dégages, vas-t'en !! 

Mes yeux s'étaient assombri et mes crocs étaient sorti car plus je parlais, plus je m'énervais. Je pétais peut-être le plomb mais peut importe, il fallait qu'il me laisse seul. Si il tentait de s'approcher, j'étais prêt à lui sauter dessus. Tout mes muscles étaient tendu prêt à l'attaque. Je savais que je n'avais pas beaucoup de chance contre lui dans mon état. Mais qu'importe.

"Entre le coach et toi, il y a une différence." Répondis je du tac au tac. Non mais sérieux, le coach j'étais obligé de lui obéir alors que lui j'ai pas de raison de faire ses caprices de diva, surtout qu'il va sûrement revenir ensuite. Bref je le fixe le regard sombre alors qu'il me dit merde encore une fois en me menaçant. "Putain mais t'as tes règles ou quoi? Ton frère est mort ok mais c est pas en restant devant sa tombe que ça va aller mieux ! C'est pas ce qu'il aurait voulu alors tu vas bouger ton cil de p'tite pucelle et me suivre!" Je l'insulte et le provoque. Je sais déjà comment il va réagir. C'est pas compliqué à savoir en vue de la gueule qu'il tire alors je me prépare à son attaque pour la contrée et la retournée contre lui.