Être ou ne pas être | Daevone Grant

Pour éviter April, j'étais prêt à tout là, même me planqué dans l'auditorium et écouter les membres du club de théâtre s'entraîner ou autre... j'ignore un peu ce qu'ils foutent là. Je suis juste posé au fond de l'auditorium dans la pénombre, bien que la luminosité de mon cellulaire, leurs permettre probablement de constater ma présence.

La porte s'ouvre alors à coté de moi et je sursaute, redressant la tête d'un coup pour la décoller enfin de mon portable et je regarde la blonde qui vient d'arriver. Une nouvelle tête que je n'avais jamais vu avant. Ça peut être amusant ça. Alors, je vais la charrier un peu.

"T'es en retard."

Dis-je simplement, alors qu'au final, j'avais rien à dire vu que je ne faisais absolument pas partie de ce club.

Pourquoi ais-je fait ça ? Franchement, le club théâtre. Bon, il est vrai que j'en ai besoin, il faut que transmettes des émotions quand je danse, mais quand on est froide comme la glace ce n'est pas la chose la plus facile à faire. Je le sens très mal, je vais me ridiculiser ou, à tous les coups, je vais tomber sur la scène en ayant trébucher sur la première marche qui se présentera à moi. Il faut que j'arrête de me lamenter, ce qui est fait est fait, tant pis.

Une fois arrivé devant la porte de l'auditorium, je pris une grosse bouffée d'air, ce n'est pas comme si j'étais stressée mais je l'étais quand même un petit peu. Il me fallu peu de temps pour me donner le courage de franchir cette porte, une porte que j'allais sans nul doute haïr. 

"T'es en retard."

Comme si ça ne suffisait pas, je me fis agresser dès mon entrée.

"Pardon ?"

Je saisis mon téléphone pour regarder l'heure.

"Désolé de te décevoir, mais ça commence à 16h..."

Je lui montrais mon téléphone ainsi que ce qu'il affichait. 

"...Et il est exactement 15h59!"

Je lui souris avant de me retourner brusquement et d'entamer la descente jusqu'à la scène.

Je fus surpris de me faire éconduire de la sorte en quelque sorte et laisse entendre un rire amusé par la réaction de la demoiselle et la suit du regard. Et si je jouais un peu plus ? Je me lève refermant mon cellulaire et le glissant dans ma poche, la suivant en bas.

"Je maintiens que t'es en retard, faut être là cinq minutes en avance."

Je suis persistant, mais j'ai envie de m'amuser un peu et oublier tout mes emmerdes provoqué par ma blonde.

-Jones ! Je suis d'accord que vous regarder les activités du club, mais je ne vous autorise pas à distraire les membres du club.

Il lui aura pas fallu longtemps au prof pour remarquer que j'avais bougé de ma place. Je soupire et le regarde un instant, tout sourire aux lèvres.

"J'vais donné la répliqué à..."

Je regarde la nouvelle arrivant à côté de moi, pour qu'elle me dise son nom et me permettre ainsi de terminer ma phrase.

Ma remarque ne lui à surement pas plus, puisque je l'entends m’emboîter le pas. Si il est têtu, on va bien s'amuser, mais il a perdu d'avance. Je n'aime pas perdre et généralement je fais tout pour m'assurer la victoire.

"Je maintiens que t'es en retard, faut être là cinq minutes en avance."

Je ne prends pas part à sa remarque et lui adresse un geste vif de la main, lui indiquant de me laisser tranquille.

"Jones ! Je suis d'accord que vous regarder les activités du club, mais je ne vous autorise pas à distraire les membres du club."

Tiens, tiens, Jones! Intéressant, maintenant j'ai une longueur d'avance sur celui qui semble être mon adversaire. Il arrive à ma hauteur et lance dans un élan:

"J'vais donné la répliqué à..."

Je le regardes quelques secondes, arquant un sourcil et attendant la suite de sa phrase. Malheureusement rien ne vient, je décidais alors d'être gentille et de lui permettre de ne pas trop se ridiculiser. Je vins lui chuchoter:

"Je sais pas si t'es au courant, mais t'as un peu l'air con, Jones!

Je me retins de rire en essayant d'afficher une certaine neutralité sur mon vissage. Peine perdue, un léger rictus vint étirer les bords de mes lèvres.

Je continue de la regarder, lui demandant son prénom dans un sens... Je soupire en entendant sa réplique et fini par lui sourire.

"Je sais. Mais au moins, je t'ai fait sourire et il t'a pas fait de remarque à toi. Alors sois gentille et dis moi ton prénom."

Lui répondis-je également dans un murmure, le prof semblant s'impatienté en quelque sorte.

Il insistait du regard, et je ne savais plus quoi faire. je l'entendis vaguement soupirer avant qu'il me demande.

"Je sais. Mais au moins, je t'ai fait sourire et il t'a pas fait de remarque à toi. Alors sois gentille et dis moi ton prénom."

J'hésitais un instant et me dis que c'était pas le moment de se renfermer dans sa solitude, il fallait que je m'ouvre aux autres.

"Daevone. Je m'appelle Daevone."

J'avais comme un mauvais pressentiment, mais au moins j'avais été gentille avec quelqu'un. Ce jour sera marqué d'une croix sur le calendrier.

Je souris en entendant sa réponse et me retourne vers le prof.

"Voilà ! Je vais donner la réplique à Daevone pour que vous puissiez voir son niveau et puis, peut-être que je franchirais enfin le cap et que je deviendrais officiellement membre de votre club au lieu de passer mon temps à vous regarder."

C'était une excuse, je ne comptais pas réellement rejoindre le club de théâtre, mais au moins, comme ça il me lâchera un peu. Je regarde donc la nouvelle et lui souris à nouveau avant d'attendre la réponse du prof pour savoir ce qu'il allait dire. Car non, je ne pensais pas une seule seconde qu'elle puisse protester contre cette idée.

Je le regardais sourire sans intérêt, il avait surement quelque chose derrière la tête, maintenant j'en étais sûre.

"Voilà ! Je vais donner la réplique à Daevone pour que vous puissiez voir son niveau et puis, peut-être que je franchirais enfin le cap et que je deviendrais officiellement membre de votre club au lieu de passer mon temps à vous regarder."

Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Je regardais le prof, médusée, priant intérieurement pour qu'il refuse. Il n'y avait aucune raison pour qu'il refuse.

"C'est une bonne idée."

Ces quelques mots ont eu l'effet d'une bombe. La neutralité avait laissée place à une panique clairement évidente. C'est officiel, j'allais être la risée et je n'aurais rien pu faire contre ça.

J'esquisse un sourire triomphant alors que la réponse du prof tombe et te regarde, un peu surpris de voir paniqué. Je m'approche de toi et glisse ma main dans la tienne.

"On se calme ma belle, pas besoin de paniquer comme ça, j'vais pas te manger non plus. Puis à mon avis, tu joue bien mieux que moi."

Enfin, ça c'était moins sur, j'avais l'habitude de manipuler les gens par les paroles ou bien par les gestes... Après tout, au début n'avais-je pas réussi à faire croire que j'étais amoureux d'April avant que cela ne devienne un fait ?

Je regardais autour de moi comme si le plafond aller me tomber sur la tête, et finalement, j'aurais bien voulu que ce soit le cas. Je stresse vraiment pour n'importe quoi. Je sentis sa main se glisser dans la mienne.

"On se calme ma belle, pas besoin de paniquer comme ça, j'vais pas te manger non plus. Puis à mon avis, tu joue bien mieux que moi."

Je retirais ma main rapidement par réflexes, je n'ai vraiment pas l'habitude des contacts physiques, généralement je maintiens une certaine distance.

"Désolé, mais ça m'étonnerait que ce soit le cas"

Je ne savais plus quoi faire et il fallait que je trouve une excuse pour me débarrasser de ça, au moins pour aujourd'hui, mais malheureusement rien me vient.