Un retour sanglant [FT/Ryan]

" Ça n'a aucune espèce d'importance, mais je voulais le savoir. Non pas que ça ne rende les choses plus faciles ou plus difficiles à accepter. " En effet, avoir le sexe du bébé n'avait rien changé. De toutes façons ce n'est pas comme si j'aurais pu avoir une préférence, parce que si la situation avait été différente, que tout se passait bien dans nos vies, je lui aurais sûrement demandé d'avorter. Ça paraît affreux, j'en suis conscient, mais je n'étais pas destiné à devenir père, et ça je le savais. " Ce n'est pas de ta faute pour lui, c'est de la faute du russe qui nous a torturé. La faute ne lui revient qu'à lui, et uniquement à lui. "

Je tournais la tête vers elle et lui répétais avec une petite voix " Arrête de dire ça. Ne dis pas ça. Ce n'est pas vrai. ". Quoi que je dise ou que je fasse ça n'arrangerait rien, ça ne changerait rien à la situation, et je partais du principe que chacun faisait ses propres choix. Si elle pensait que c'était mieux pour elle de partir, alors qu'elle fasse ce qui est le mieux pour elle. Mais moi en revanche j'allais encore être seul, j'aurais encore perdu une personne à laquelle je tenais, et elle s'en fichait. Elle savait que ça allait me faire beaucoup de mal si elle partait, et elle s'en fichait. "Tu vas encore me laisser ? Tu vas encore partir et me laisser tout seul. C'est ta solution pour tout ? T'enfuir à chaque fois que quelque chose de mauvais se passe ? " En même temps je ne pouvais pas la blâmer de vouloir partir de ce lycée complètement dingue qui déterre le pire de nous et nous en fait baver.

Je baissais la tête lorsqu'elle me faisait sa petite déclaration. Bien sûr que j'étais au courant de ce qu'elle ressentait, et j'espérais qu'après tout ce qu'on avait traversé, qu'avec tout le temps qu'elle était partie, même si ça n'avait été que quelques semaines, elle avait perdu ces sentiments-là. Je partais m'asseoir à côté d'elle par terre contre la porte, repliais mes jambes vers moi et posais mes avant bras dessus, mes mains dans l'air. J'inspirais en relevant les yeux vers le plafond puis penchais la tête vers la gauche pour la regarder. " Tu dois comprendre que je n'ai jamais été le type de mec qui tombait amoureux. J'ai 95 ans, bientôt 96. Et je ne suis tombé amoureux que deux fois, et ce n'était certainement même pas réellement de l'amour. La première c'était probablement de l'hypnose ou une sorte de syndrome de Stockholm. " Si seulement ! " Et la seconde c'était sûrement pour oublier la première, ou parce qu'à ce moment-là je me suis laissé croire que je pouvais faire partit de ces gens-là. " Je marquais une pause et continuais. " Je sais que tu n'as pas envie d'entendre ça. Et je sais que tu n'as pas envie d'entendre la suite. Et que c'est douloureux. Mais il y a des gens qui peuvent tomber amoureux, avoir envie d'être avec la même personne pendant un temps ou pour toujours. Qui ressentent certaines choses pour une autre personne. Comme on en voit partout tous les jours. Mais ce n'est pas le genre de personne que je suis. Je ne l'ai jamais été, et je n'ai même pas l'envie de l'être. " Je prenais sa main dans la mienne et passais mon pouce d'avant en arrière. " Le sexe c'était juste un plus. C'était fun, c'était cool, je dis pas le contraire. Mais c'était.. ce n'est pas ce que je préfère dans notre relation. On a cette complicité, ce délire, les choses sont plus faciles avec toi qu'avec d'autres, même plus agréable. Et je suis désolée si j'ai donné des signes d'un autre type de relation. Ce n'est juste.. pas moi. " J'expirais doucement en pressant doucement sa main dans la mienne. J'avais toujours cette pression dans la poitrine, et je détestais quand ma poitrine était compressée comme ça. " Si tu veux partir il faut que tu le fasses pour toi, par rapport à toi. Tu ne peux pas laisser les autres diriger ta vie comme ton ex l'a fait après sa mort, ou comme ce stupide russe. Ou moi. Je ne te propose pas de rester et de faire comme si rien n'a changé. C'est impossible j'en suis conscient, et ça ne t'aiderait pas. Mais si tu dois partir tu dois être sûre de tes raisons. Parce que tu dois vivre pour toi. Tu ne trouves pas que les autres ont assez dicté ta vie depuis ta transformation ? ". Elle avait été détruite toute sa vie et avait agit par rapport à la mort de son créateur. Elle avait fuit et perdu son, enfin notre, fœtus et elle était détruite par cette idée de vengeance à cause de Belikov, et là elle me disait qu'elle était assez tourmentée et brisée à cause de moi. C'était comme si elle n'avait jamais eut de choix.

Hors RP:

Je comprenais sa demande et hochais la tête. Je me fichais d'avoir mes souvenirs, les miens ce n'était pas grave je pouvais apprendre à vivre avec et passer à autre chose. J'étais un bon vivant et les quelques soucis que j'accumule is je réussissais à les tapir au fond de moi et agir comme si de rien n'était, comme j'avais commencé à le faire avant que Lullaby ne revienne. Mais je comprenais que tout le monde n'était pas comme moi et que si elle me le demandait c'était qu'elle en était sûre. " Que veux-tu que je retire de ta mémoire ? En dehors de la partie sentiment ", demandais-je en regardant la fenêtre en face de moi.

Je n'avais jamais fait éteindre ses sentiments à qui que ce soit, je n'étais pas sûr de comment on faisait. Est-ce que je n'avais qu'à l'hypnotiser et lui dire " Ne ressens plus rien " ? Ou alors un truc du genre " Éteins ton humanité " ? Je décidais d'y aller à la manière facile, simple et rapide. J'attendais qu'elle retire le bijou donné par le lycée qui empêche de se faire hypnotiser et de rôtir au soleil, puis je commençais. Je me tournais vers elle, soufflais un bon coup et commençais. "Ça va bien se passer ! ", commençais-je plus pour moi que pour elle, histoire de me lancer. " Je veux que tu éteignes ton humanité. Tu ne ressentiras plus rien. Adieu la douleur, la peine, les ressentiments. Laisses aller et ne ressens plus rien. " En commençant par le " je veux " ça faisait que si il se passait quelque chose elle pouvait dire que ce n'était pas son choix mais le mien, et j'en étais parfaitement conscient, et c'était ce que je voulais, un peu ma manière d'endosser cette responsabilité, comme dans l'hypnose chaque mot comptait.