Prendre Ses CLubs Au Sérieux | Finn & Victoria

Depuis le début de l'année j'étais au club de mode, et j'aimais beaucoup y aller parce que j'étais avec Gynna et que faire de la couture était une habitude que j'avais depuis toute petite ; à l'époque on cousait nos vêtements, alors j'avais toujours le coup de main. Mais par rapport aux cheerleaders j'avais délaissés mes autres clubs, et je devais y remédier, alors au lieu d'aller à la bibliothèque je venais rattraper le retard que j'avais ici. J'avais pris un sacré retard avec toute la couture que j'avais ici. J'étais devant mon mannequin, assise sur ma chaise, les jambes croisés et ma tête en appuie sur ma main en me demandant ce que je pouvais faire comme T-shirt avec un tissus vert avec un joli imprimé plus clair. Mon carnet de note sur les jambes je faisais battre mon stylo rapidement.

J'avais passé le cap de la "tristesse" de ce voyage en Russie. Maintenant j'étais en colère. J'avais la rage contre ceux qui nous avaient fait subir cette torture, mais surtout envers moi. J'avais pas été assez fort pour protéger mon frère de moi. Je méritais donc pas d'être en sécurité ici et d'avoir des gens pour me soutenir. Par gens je voulais dire Mary et Andrew. Les rares personnes qui tenaient à moi dans ce lycée. Je m'étais éloigné de tout le monde, je devenais vraiment méchant parfois et ne cherchais plus qu'à me battre contre des êtres plus forts que moi. Comme des loups-garous par exemple. Je jouais avec la mort exprès dans l'espoir de souffrir le plus possible avant de mourir. Mais j'étais encore en vie. Un peu défiguré par une griffure de loups qui partais de mon front et qui allait jusqu'à ma mâchoire (bizarrement les griffures de loups prenaient plus de temps à cicatriser que le reste), mais en vie.

Cela faisait quelques jours que j'étais hors du lycée à me battre et j'avais décidé de revenir pour me reposer un peu. La bagarre d'hier m'avait épuisé et même si j'avais pas peur de mourir, j'avais besoin de me poser un peu. Juste quelques heures. Je n'avais pas revu Mary depuis la soirée qu'on avait passé à son appartement avec Enzo. Et même si elle me manquait, je ne pouvais pas aller la voir. Je ne méritais pas une fille comme elle qui me soutenait même après que je lui ais avoué avoir tué mon frère. Je méritais d'être seul et fui de tous. 

Enfin bref, j'étais dans les couloirs quand je vis la psy un peu plus loin. Je savais que si elle me croisait, elle allait me dire de lui rendre visite et donc de reprendre les consultations que j'avais arrêtées. Comme je n'avais aucune envie de lui parler, j'entrais dans la première pièce qui était sur mon chemin. Cette pièce n'était autre que la salle de mode, endroit où je n'entrais jamais en temps normal.

J'entendis la porte s'ouvrir et vis rentrer Finn. Je fronçais légèrement les sourcils en me demandant ce qu'il venait faire là. Ce n'étaient pas mes affaires, et le connaissant et en écoutant les rumeurs qui circulaient sur lui je ne devrais pas me risquer à lui adresser la parole, mais je n'allais pas aller me cacher en espérant qu'il parte vite ! Je n'étais pas une fuyarde, ni une lâche et j'étais là la première. J'étais quelqu'un de poli alors je lui dis :

- Bonjour.

Un simple bonjour qui n'engageait rien, et je repris ma fixation sur mon mannequin en me demandant toujours ce que je pouvais faire. J'étai vraiment mal barrée, moi j'avais un cerveau logique, pas un cerveau créatif. Alors là je galérais complètement et j'avais envie de le finir. Je n'allais pas sortir de cette pièce tant que tout ne serait pas coud et que je ne serais pas sûre et certaine d'avoir un A+ pour ce travail. Mais c'était un club.. donc pas de note.. Pas grave, je me mettrais ma note moi-même !
Savoir que Finn était là attirait quand même mon esprit, qu'est-ce qu'il faisait là ? Et puis il avait l'air encore plus mal que d'habitude. J'avais de la pitié pour lui, il était dans une mauvaise passe et il avait perdu son frère. Ca me rappelait ma conversation avec Mary sur toutes nos hypothèses sur ce qu'il avait pu se passer en Russie, et qui s'était terminée en débat sur tous les sujets possibles !

Depuis quelque temps, les élèves ne me cherchaient plus. Ils me laissaient tranquille pour la plupart. Ceux qui s'y sont essayé l'ont amèrement regretté. La je ne jouais plus, j'était dans un état d'esprit de rage, alors je frappais dés qu'ils disaient un mot qu'il ne fallait pas. Ils avaient vu de quoi j'étais réellement capable, et ils avaient compris qu'il ne fallait pas me chercher en ce moment. J'étais donc plus ou moins tranquille. 

Je me retourne quand j'entends la voix de Victoria me dire bonjour. Décidément, j'avais l'impression qu'elle était partout, bien que ça faisait longtemps que je ne l'avais plus vue. Depuis mon retour de Russie je ne l'avais pas vue d'ailleurs. Je l'avais surement croiser sans vraiment m'en apercevoir. Il faut dire que je ne faisais plus attention à rien ni à personne. Je la regardais sans vraiment la calculer. Je rouvris la porte pour voir si la psy était passée mais je la vis discuter avec un autre prof au milieu du couloir. Génial ça allait sûrement durer un petit temps.

Lorsqu'il ouvrit la porte j'entendis les voix du dehors, effectivement il évitait quelqu'un. Les professeurs sûrement. Ou alors un élève, et ça avait peut-être un rapport avec sa grosse .. coupure sur le visage qui n'avait plus l'air de saigner. Avec l'infirmière j'avais beaucoup appris ces trois derniers mois, alors je regardais sa griffure, je me fichais de ce qu'il avait fait pour l'avoir. Depuis la rentrée scolaire notre relation avait presque changée, on ne s'était plus battus, et il était le seul à être désagréable. Je ne voulais pas spécialement qu'on soit amis, oh non ! loin de là ! Mais être une personne agréable c'est toujours mieux. Et puis je n'avais plus rien contre lui.

- Est-ce que tu veux de l'aide pour quelque chose ?

Bon, si il acceptait ça me permettrait de penser à autre chose que ma tenue, même si je devais bosser dessus et que j'en avais envie. Mais ce qui m'intéressait le plus en revenant ici c'était apprendre les sciences et à soigner, donc là c'était une bonne opportunité.

- Spécifiquement cette balafre, peut-être.

Aller maintenant énerves toi bien comme il faut et moi je n'aurais qu'à détourner le regard, ne pas t'écouter jusqu'à ce que tu te calmes, et recommencer. J'avais compris à force comment il fonctionnait !

La psy était une femme très bavarde, c'est pourquoi je me doutais que sa discussion avec la prof de français allait durer assez longtemps. Ces deux là étaient amies et elles adoraient parler de tout et de rien, surtout de rien en fait. J'étais donc coincé dans cette pièce avec Victoria pour un bon quart d'heure minimum. Ça ne m'aurait pas trop ennuyé si j'avais été seul, mais le destin en avait décidé autrement en mettant à nouveau la chef des populaires sur mon chemin. Cette dernière m'adressait la parole me proposant ainsi son aide. Depuis quand j'avais besoin d'elle pour résoudre mes problèmes ? D'un mouvement lent, je me tourne à nouveau vers elle et posais mon regard sur la blonde. 


-Qu'est ce qui te fais croire que j'ai besoin d'aide ? 

Mon ton étais sec, mais ce n'était pas comme si j'avais l'habitude de bien lui parler. Ce ton là, elle ne le connaissait que trop bien, puisque c'était celui que j'utilisais souvent avec elle. Sauf que là, je l'utilisais avec tout le monde. Sans exceptions. Ce timbre de voix ne l'arrêta pas, puisqu'elle mentionna ma griffure. Elle aurait pu arrêter de me parler, mais non. 

-Oh, parce que maintenant que tu as aidé l'infirmière quelques mois, tu te sens obligé de venir en aide aux blessés ? Mais devine quoi blondie, j'ai pas besoin d'être soigné. Ça guérit tout seul ! 

Certes ça prenait du temps et ça brûlait un peu en guérissant, mais j'avais pas besoin qu'on accélère la guérison. Je méritai ce qui m'arrivait et il était hors de question que je me soigne. Ça finira par partir tout seul.

Je n'écoutais pas trop ce qu'il disait et avais reporté mon regard sur mon mannequin. Je me levais de ma chaise et posais mon carnet dessus, je commençais à positionner autrement mon tissus sur le mannequin et laissais Finn s'énerver tout seul en se convainquant qu'il n'avait besoin de personne et bla bla bla. Lorsqu'il eut terminé je tournais la tête vers lui.

- Et donc tu veux jouer au plus fort et laisser ça guérir en te disant que peu importe si ça s'infecte ou pas, comme tu es un vampire ça va guérir au bout d'un moment, peu importe le temps que ça prendra. C'est pas une mauvaise idée. Mais au cas où tu voudrais que ça guérisse plus vite sans mettre de microbes dedans, mets un peu d'alcool à 90 degrés dessus, ça pique mais ça aide.

Les gens avaient peut-être raison, il était plus désagréable que d'habitude depuis son retour, et pourtant je ne le voyais que depuis deux minutes et encore ! Quoi que.. La Russie ne l'avait peut-être pas tant changé que ça, pour moi il n'avait rien de différent en fait, puisqu'il était toujours énervé et le genre a refuser et repousser les autres et leur aide.

Je me demandais ce qui lui faisait croire que j'avais envie de savoir comment soigner cette blessure. Si j'avais voulu guérir plus vite, je serais directement allé à l'infirmerie. Puis qu'est ce que ça pouvait faire si ça s'infectait ? J'étais un vampire ça allait guérir un jour de toute façon. ça prenait juste plus de temps comme cette blessure avait été faite par un loup-garou et on sait tous que loup et vampire ne faisait pas bon ménage. Au moins je ne m'étais pas fais mordre. Quoi que ça aurait peut-être été mieux. 

-Désolé mais l'alcool je préfère le boire !

ça faisait longtemps que je n'avais pas touché un verre et en fait, ça me ferais sûrement du bien d'en boire un petit. Si je faisais ça, j'allais replonger dans le cercle vicieux qu'est l'alcoolisme et ça ajouterais un problème à tous ceux que j'avais déjà.

- Sans blague !, lui répondis-je directement en bougeant toujours mon bout de tissus. Voilà ça devrait être bon ...

J'avais enfin une idée de T-shirt ! J'allais faire quelque chose de pas trop large mais pas trop serré avec un décolleté léger, et un bout du tissu chevaucherait l'autre. Ce serait joli. Des manches mi-longues.. Un col ou pas ?.. Non, pas de col. Ce n'était pas une surprise qu'il préfère boire l'alcool, mais je pensais qu'il avait réussit à se sortir de ça, c'était au moins une chose sur laquelle on pouvait le féliciter parce que c'était dur à faire et qu'il l'avait fait pour Mary. C'était son problème après tout. En Russie ils se réchauffaient avec de la Vodka, il avait peut-être joué le jeu même si il ne ressent pas la température.

- Mais tu n'avais pas arrêté ? Pour Mary ? Ou alors tu as replongé.

J'avais certes arrêté, mais ça ne voulait pas dire que je ne continuais pas à me battre pour ne pas replonger. C'était un lutte permanente. Je pouvais pas voir un verre d'alcool sans avoir envie de le boire, et je devais me forcer à garder le contrôle. C'était dur mais ça devenait plus facile avec le temps. 

-J'ai arrêté et non j'ai pas replongé. Mais ça ne veut pas dire que j'ai pas envie d'en boire un ! 

Je la regardais bouger son bout de tissus sur le mannequin. Il était vert, une couleur que j'aimais pas beaucoup. Je sais pas ce qu'elle allait faire mais ça serait sûrement moche. Il y avait qu'à regarder sa façon de s'habiller pour le savoir, elle n'avait aucun goût. Elle portait des trucs sages presque mémérisant. Mary elle, elle avait la classe. 

-Tu devrais laissé tomber ce que tu fais. T'as toute façon aucun talent.