Quand la créature rencontre son créateur | Mort d'Aurélio

[PNJ : Aurélio Frédérico]

Il m’intrigue ce petit chiot, il s’active de plus en plus alors qu’il y a peu, il n’avait plus aucun souvenir. On dirait qu’il a mis la main sur quelque chose de bien passionnant, seulement, je suis coincé ici pour la nuit, fichu job de surveillant. J’aurais mieux fait de me faire passer pour un professeur ou même un simple employé de cuisine et là, je serais tranquille, je pourrais le suivre sans soucis, savoir ce qu’il mijote pour sortir comme ça. Oh oui… J’aurais pu le retenir, mais l’envie n’y était pas, je n’avais pas envie de me prendre la tête avec lui, surtout qu’il répondait bien à mes attentes. Qui aurait imaginé qu’il soit un petit prodige et qu’il se retrouve dans l’élite. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point il pouvait être intelligent. Son potentiel était bien plus grand que je ne l’avais imaginé. Oh oui. J’avais eu raison de le choisir ce jour-là pendant cette guerre. C’est un brave petit. J’en suis horriblement fier. Il ira très loin comme cela.

Je l’ai vu me regarder, j’ai senti son regard sur moi, lui mon créateur et pourtant, il n’a pas cherché à me retenir, il ne cherche pas non plus à me suivre. J’aurais dû avoir la puce à l’oreille plus tôt. Il m’avait trop protégé, trop approché pour un pion… Il m’avait sauvé de l’expulsion l’année passée après que Gynna ai brûlé mon dossier et avait toujours eu un œil posé sur moi. Il me surveillait, mais n’intervenait jamais dans mes conflits. J’ai été dupe trop longtemps. Je devrais remercier Francesca de m’avoir ouvert les yeux, même si ce n’était pas son but. Elle voulait me nuire et détruire ma relation avec Gynna. Elle avait bien réussi, mais à côté de ce qu’elle m’avait offert, ça n’avait pas d’importance. Elle m’a permis de voir qu’il n’était plus aussi prudent qu’avant, qu’il laissait beaucoup plus d’indice. Je n’avais maintenant plus aucun doute, Aurélio Frédérico était mon créateur, ce soldat allemand qui m’avait mordu en 1942 et qui avait ensuite tué mes parents quand j’avais trouvé refuge chez eux. Je le tenais enfin et j’allais les venger, j’allais enfin avoir ma vengeance. J’avais attendu tellement longtemps pour cela, couru trop souvent après une chimère, alors maintenant qu’il était enfin à portée de main, j’avais du mal à le réaliser, à ne pas être euphorique. J’avais l’impression de devenir fou tellement la joie me comblait. Mais vous vous demandez sûrement comment j’ai su que c’était lui, comment j’ai pu rassembler toute les pièces grâce à mon amnésie… Je pourrais dire qu’il s’agit d’une longue histoire, mais ce n’est pas le cas… Car je suis très méthodique, même si je n’en avais parlé à personne, je conservais des notes dans mon armoire sous verrou. Ainsi, j’avais des coupures de journaux qui datait d’avant mon arrivée au lycée, rubrique nécrologique qui suivait à chaque fois les déplacements de mon créateur et les miens, mais également les informations que d’autres vampires me donnaient comme les nouveaux arrivant, les départ rapides d’autres vampires. Puis le détail le plus important ce parfum de lys, que j’ai longtemps prit pour un subterfuge avant de finalement faire des recherches dans la bibliothèque de cette école en compagnie de Victoria. Je pensais qu’il s’agit juste d’une histoire de goût, d’apprécier cette odeur infecte, mais j’étais bien loin de la vérité… Le lys, le symbole même de la ville d’où est originaire Aurélio d’après le dossier que j’ai récupéré avec l’aide de Brandon dans le bureau de la secrétaire. Il est originaire de Firenze, une ville Italienne et tout le monde sait que pendant la seconde guerre mondiale l’Italie tenait avec l’Allemagne. De plus, fin juin l’année passée, après l’histoire avec Stan et avant que j’envoie Victoria à l’infirmerie également j’avais rencontré un de mes contacts, car oui, a traqué quelqu’un, on se fait des amis dans ce milieu, car je ne suis pas le seul à être à la recherche de quelqu’un ou de quelque chose. Les informateurs sont importants dans ce milieu qu’est le monde la vengeance… Brandon m’avait vu sortir d’une maison abandonné ou je venais de rencontrer mon contact. Il m’avait en premier lieu certifié que mon créateur n’avait pas bougé d’ici, du moins aucune trace de sa part ne laissait présagé qu’il était partit… Car c’était toujours ainsi, il me laissait toujours un indice pour me permettre de retrouver sa trace comme la fois où il m’avait conduit tout droit en Grèce. Au final, tout cela, toute cette histoire, c’était un énorme puzzle géant et à courir sans cesse après, je n’avais plus assez de recul, je ne réalisais pas qu’il était si proche… Cette amnésie m’a permis de refaire le point, de tout relire, de reprendre à zéro en quelque sorte. Je ne vous dis pas le bordel que je foutais pendant les heures de cours dans la chambre. Je reliais tout, les noms d’emprunt qu’il aurait pu utiliser en vue des rubriques nécrologiques, les indices qu’ils m’avaient laissé à tout bout de champs… Il avait au final créé son propre piège, creusé sa propre tombe… Mais là, vous allez me dire que ce n’est que des suppositions n’est-ce pas ? Qu’il pourrait s’agir de quelqu’un d’autre, qu’il se fait juste manipuler. C’est possible, je n’ai pas éloigné cette idée là… Mais ce matin, j’ai reçu une réponse à une lettre que j’avais posté le jour où Gynna m’a vu balancer les fringues d’April à la poubelle, une lettre avec mes espérances, une lettre qui n’attendait qu’une réponse positive de la part de la receveuse, j’ai nommée Séléna, cette fille qui me considère comme un frère, cette vampire d’Athènes que j’ai rencontré lors de mon séjour n Grèce à cause de mon créateur… Je lui demandais si elle n’avait pas rencontré Aurélio ou si l’une des personnes de son entourage ne l’aurait pas fréquenté durant la période même où on s’est connu elle est moi. J’aurais pu lui envoyer par sms, mais cela ne m’aurait pas permis de lui envoyer une photo et de tout détailler, de parler des noms qu’il aurait pu avoir, souvent des anagrammes de son propre nom et prénom tel que Frédéric Olouréia ou Raoul Icofrédérié voire même Darril Ricou oefee ou bien encore Lio-Derec Firoura. Le rapprochement avait été dur à faire vu le nombre de lettre… Avec un prénom et un nom plus court comme le miens ça aurait été plus facile, bien que les anagrammes plus difficile à trouver.

Enfin, revenons à nos moutons, je profite qu’il soit de garde car il ne notera pas mon absence, il ne désire pas me coller, je l’ai bien compris ça, alors je m’élance dans la nuit pour préparer sa tombe pour que demain soit le dernier jour de son existence devenu bien trop longue. Il va mourir ! Me dirigeant vers sa voiture que j’ai eu le temps de repérer en l’observant ces derniers jours je recouvre sa portière de poison, pas suffisant pour le tuer mais me permettre de le kidnapper la prochaine fois qu’il sortira en ville, en espérant qu’il sera seul comme toujours. Maintenant, il ne me reste plus qu’à attendre, car ces derniers jours j’ai tout préparé, je me suis fourni le poison chez un de mes contacts, tout comme des liens en verveines ou d’autre matériel de torture pour être sûr qu’il me dise la vérité et que je sache s’il était oui ou non mon créateur. Je prends ensuite ma voiture, pour aller vérifier que tout est bien en place, pour vérifier les lieux. Je retourne alors au lycée, retournant dans ma chambre discrètement pour le reste de la nuit.

Maintenant, Il ne me reste plus qu’à attendre…

La nuit était passée et je ne l’avais pas vu rentré, dans un sens, c’était normal, il s’avait faire attention, le souci, c’est que j’ignorais ce qu’il préparait. Il y a peu, il était encore en couple avec la jeune Gynna et maintenant, ça ne semblait plus être le cas suite à sa perte de mémoire… Avait-il retrouvé la mémoire d’ailleurs ? Je n’en étais pas sûr, il semblait toujours le même qu’il y a cinq mois. Solitaire, seul dans son coin… Sauf qu’il n’allait quasi plus en cours et restait enfermé dans sa chambre. J’avais essayé d’aller le voir à un moment dans cette chambre, sauf qu’il ne m’avait jamais répondu. Il n’y était pas. J’avais alors pensé que c’était l’une des rares fois où il était en cours, mais non. Il faisait beaucoup de cachoteries ses derniers temps et j’avais moi-même du mal à savoir ce qu’il préparait. J’étais tenté de m’approcher encore plus de lui, mais je préférais me tenir à distance et observer à nouveau pour le moment. Enfin… là, cet après-midi, j’ai du temps libre alors je compte bien en profité pour aller en ville et voir la pièce de théâtre dont j’avais vaguement entendu parler dans les couloirs. Ainsi, je prends ma voiture pour aller en ville.

Depuis que j’avais mis le poison sur sa voiture, j’attendais qu’il se décide à aller en ville, j’avais demandé à Vanessa de parler de la pièce de théâtre qu’on jouait en ville pour le moment, c’était normalement dans ses goûts assez classique, alors j’espérais qu’en entendre parler lui donner envie d’y aller sans que j’attende trop longtemps. Avant la prochaine pluie ça serait cool, sinon, le poison serait nettoyé par l’eau… Mais elle l’avait fait et maintenant, il venait de mettre sa main en plein dedans pour entrer dans sa voiture. Il allait bientôt commencer à subir les effets de celui-ci, mais ça lui laissait le temps de démarrer et de partir. Je le suivis alors à pieds parce qu’avec deux voitures, ça aurait été la misère ensuite, j’aurais dû abandonner ma caisse ou bien la sienne et dans les deux cas ça m’aurait posé un problème, alors je le suis à pieds. Il ne devrait pas avoir l’occasion d’aller trop loin avant de subir les effets du poison.

Ma vue se trouble, j'ai une sensation désagréable qui part de ma main et qui remonte le long de mon bras.... Ce n'est pas réellement douloureux, pas mortel, je le sais, mais c'est désagréable, j'ai l'impression que mon bras devient lourd, qu'il devient impossible à bouger alors que j'ai du mal à fixer la route sur laquelle j'avance... Je devrais faire demi-tour, mais faire des manoeuvres maintenant serait dangereux... Je m'arrête sur le bas côté pour ne pas prendre de risque inutile, si je me crache, je risque de brûler vif et de mourir pour de bon... Alors je m'arrête et ferme les yeux pour tenter de récupérer. De toute façon, je ne risque rien.

Je courrais derrière sa voiture, en faisant attention à ne pas être visible dans ses rétroviseurs, mais quand il ralentit et s'arrête, je ne fais pas de même, je continue de m'approcher de la voiture. C'est le poison qui fait effet. Mon contact ne m'avait dont pas mentit. Je le regarde avec les yeux fermés et souris. Il est tellement sur d'être en sécurité... Je rigole et ouvre la portière et lui donne une petite gifle pour voir s'il a toujours conscience.

Je sombre de plus en plus et quand je reçois la claque, mes yeux s'ouvrent un peu pour le voir, lui ma création... Mais j'ai l'impression de divaguer. Mes yeux se referment alors, je vais récupérer et ça ira mieux après.

Je le regarde et sourit, il a à peine réussi à ouvrir les yeux. J'ai gagné, il a déjà perdu la partie ! Je le pousse alors sur le siège d'à côté avec quelque difficulté à cause du frein à main et de la boite à vitesse au milieu, mais j'y arrive. Je dois me dépêcher car je ne sais pas dans combien de temps il recouvrira ses esprits... Je dois aller au laboratoire désaffecté, là où tout est préparé pour en finir avec lui. J'arrête la voiture devant le laboratoire et fait le tour de la voiture pour l'en sortir et le conduire jusqu'à la pièce que j'avais préparé pour m'occuper de lui. Je l'installe alors sur une chaise avec des liens en verveine. Heureusement que je porte des gants depuis le début, ça m'a permis de pas toucher le poison, ni de ressentir les effets de la verveine. Je lui attache alors les poignets et les chevilles. Je retire alors enfin les bouts de caoutchouc que j'ai sur les mains et m'adosse au mur attendant qu'il reprenne connaissance.

Je papillonne un peu des yeux avant de réussir à les garder réellement ouvert, j'essaie de bouger les bras et les jambes, mais en vain. Je baisse alors le regard sur les liens qui m'entravent et un grognement franchit mes lèvres alors que je commence à sentir la douleur qu'ils me procurent. Je regarde alors autour de moi. Me suis-je fais chopper par un chasseur ? Je reste calme en apparence, mais à l'intérieur, c'est un peu la panique, je regarde autour de moi, cherchant le responsable avant que finalement, mes pupilles se posent sur lui, alors qu'il est contre le mur.

"Jones... Que fais-tu ?"

Non, il ne pouvait pas savoir que j'étais son créateur, je n'avais rien vu venir, il avait chercher à retrouver la mémoire, pas autre chose. Ou bien à force de toujours réussir à lui échapper par des pirouettes, je ne me méfiais plus assez ?

Tout le long, mon regard est resté rivé sur lui, alors que je voyais déjà la suite des événements, j'avais attendu patiemment qu'il se réveille, et quand j'entendis sa voix pour me poser cette question, je ne pu m'empêcher de retenir mon rire.

"Réellement... Père ?"

Père, je pouvais l'appeler comme cela non ? Ah moins qu'il ne soit qu'un leurre et alors je m'étais bien fait rouler par mon créateur. Je le regarde, attendant sa réaction pour savoir s'il était oui ou non mon créateur ou comme moi, juste un pion entre ses mains.