Come back | Victoria

Midi trente, l'heure du repas pour la plupart des personnes de ce lycée. Ce qui expliquait les couloirs déserts. Je pouvais donc marcher tranquillement, les mains dans les poches, comme à mon habitude, tout en me demandant pourquoi j'étais revenu après tout ce temps ? j'aurais pu rester dans cette petite ville paumée où je m'étais isolé. Ou j'aurais pu aller visiter d'autres lieux. Mais non, j'étais revenu au lycée pour je ne sais qu'elle raison. Un truc m'avait poussé à revenir, mais quoi ? Enfin ce n'était pas important. Le fait est que j'étais là prêt à faire chier mon monde comme toujours. C'est ce que je faisais de mieux après tout non ?

J'avais terminé les cours de ce matin à onze heure, mais comme Stan terminait à midi j'avais décidé de l'attendre. Le lycée me paraissait fou ces dernières semaines, mais en fait il était juste redevenu " normal ", les choses étaient simples, les gens restaient dans leurs rang, et malgré ma prise de conscience de cette année alliée à mon rang, je me sentais bien. Gynna était tellement mal depuis son retour de Russie que je m'occupais plus d'elle pour qu'elle aille mieux même si elle ne voulait rien me dire, que je passais moins de temps sur mes devoirs, alors comme il y en avait un que je devais rendre cet après-midi mais que je n'avais pas finis, je profitais du temps du midi. Mais une fois mon nez relevé de ça je remarquais l'heure et courus avec mes cours contre ma poitrine dans les couloirs pour aller à la cafétéria. Je passais devant Finn puis m'arrêtais et me retournais vers lui en me demandant ce qu'il faisait là.

La Russie avait été sans doute l'un des pires moments de ma longue vie de vampire. En 90 ans, je n'avais jamais vécu quelque chose de ce genre là et même si j'aimais me faire voir comme quelqu'un au coeur de pierre que rien ne peut atteindre, j'avais pas réussi à gérer ces événements. Je m'étais donc isolé en partant sans prévenir. Je pensais qu'être seul un moment allait m'aider, mais la seule chose que j'avais trouvé à faire pour aller mieux c'était la solution de la lâcheté : Eteindre les sentiments.

Alors que je marchais tranquillement, quelqu'un passait à mes côtés et s'arrêta. Je n'eu aucun mal à reconnaître Victoria. Ce n'est pas parce que j’avais passé quelques semaines loin d'ici que j'avais oublié la tête de cette harpie. "Quoi ?! tu veux ma photo ?!"

Le lycée était redevenu normal et presque agréable à vivre, avec des gens qui s'étaient remis presque d'eux-mêmes à leur place. Et je me disais alors en voyant Finn que c'était en partie à cause de lui que les choses avaient commencées à déraper, que les gens s'étaient senti pousser des ailes, et que ma vie dans le lycée avait été aussi mouvementée. En le voyant je me disais que ça pouvait risquer de repartir. On n'avait pas reparlé de cette idée de faire entrer cet idiot dans notre Clan, parce qu'il était partit, et son absence ne nous avait pas tant marqué que ça, au début on s'est évidemment demandé si on allait le revoir, et au final c'était devenu un départ comme d'autre.

- Hug. Je préférerais avoir la photo d'un orang outan à la place, ce serait plus agréable à voir mais je n'ai pas la place pour la photo d'un singe, peu importe de quelle race il est, dis-je en le regardant de haut en bas.

La Victoria qui a une conscience était mise au placard avec lui, et dans les couloirs du lycée avec les autres élèves. Après une longue conversation avec Gynna, je m'en étais rendue compte, au moment où elle m'avait dit que ce que les gens faisaient ici ils ne le feraient jamais ailleurs, et que ce n'était pas grave de le faire. J'avais suivis son raisonnement et accepté cette idée. Et puis insulter Finn était toujours un plaisir. Bien que je doutais qu'il comprenne qu'en parlant de " race d'orang outan " je parlais de la vraie, et de lui.

Je me doutais que j'avais manqué à personne, mais contrairement à avant, aujourd'hui j'en avais rien à faire. Fini le temps où je me préoccupait trop de ce que les gens pensaient de moi. Même si j'agissais comme si toutes les insultes portées à mon égards m'étais indifférentes, ce n'était pourtant pas le cas. Au fond de moi ça m'atteignait plus que ce que j'aurais voulu. Mais maintenant, c'était terminé. PLus de sentiments, plus d'emmerdes. Je me demandais encore pourquoi je ne l'avais pas fait plus tôt !

-Incroyable ! T'as pas changé. Toujours la même meuf agaçante au possible qui se croit au dessus de tous. En même temps ça ne m'étonne pas. Il faudrait que tu arrives à penser autrement pour changer un peu .. en fait penser tout court ! or c'est loin d'être ton fort.

Je le regardais et hochais la tête en entendant toutes ces caractéristiques qu'il me sortait, avec une petite moue de la bouche avec le regard qui faisait semblant d'être passionnée parce qu'il disait, alors que je m'en fichais. Je me fichais qu'il soit revenu, je ne voulais juste plus l'avoir dans les pattes parce que dès qu'il était présent il me poussait à bout et je pétais les plombs. Je m'en étais rendu compte rapidement après son départ. Il est comme de la kryptonite.

- Tout ça ? Waw ! La seule chose à laquelle j'arrive à penser en te voyant, c'est à quel point tu es minable et au fait que les mots qui sortent de ta bouche sont aussi dénués d'intérêt que ta misérable existence. Comment as-tu fait pour ne pas te suicider depuis le temps ?

En temps que catholique j'étais absolument contre le suicide, et en plus de ça je trouvais ça lâche. Mais ce type ne méritait pas grand chose et ne manquerait à personne.

Je ne me faisait aucune illusions. J'étais certains que ce que je disais, Victoria n'en avait rien à faire. Tout comme moi j'en avais rien à faire de ce qu'elle me racontait. Depuis notre rencontre je n'avais que faire de ses paroles. Encore moins maintenant que j'avais éteins mes sentiments. Tout ce qu'elle pourra me dire maintenant allait entrer d'une oreille et sortir de l'autre. Comme le fait qu'elle me compare à un orang-Outan. Je m'en fichais ! Totalement ! De toute façon je savais que j'étais beaucoup plus beau qu'un vulgaire singe.

-Je me suicide pas parce que ça te ferai bien trop plaisir. Je préfère de loin te faire chier pour que ton existence soit aussi pourrie que la mienne.

- Oh c'est tellement stupide de croire que ta vie pourrait avoir un impact sur la mienne. Durant ton absence tu t'es fait gravement tapé sur la tête ? Quoi qu'en y réfléchissant bien, je pense juste que ta mère t'a bercé trop prêt du mur lorsque tu étais enfant.

Quelle arrogance ! Penser qu'il pouvait encore avoir un impact sur ma vie. Si ça avait été le cas avant, ce n'était plus le cas maintenant.

-Oh arrête ! Je sais bien que si je meurs ça te ferai plaisir. Et la joie que tu ressentiras sera un impacte sur ta vie. Si ce n'était pas le cas tu ressentirais rien. Le fait que je vive ou que je meurs te serais indifférent. Totalement indifférent. Or ça sera pas le cas. Que tu le veuilles ou non, j'ai marqué ta petite vie de princesse

- Marqué ma vie de princesse oui. Mais ça c'était avant. Vois-tu, ton départ n'a été remarqué que quelques jours après et il n'a rien changé pour personne. Sauf peut-être pour Mary.

J'avais passé mes nuits avec Stan la plupart du temps ou alors je ne venais que pour dormir dans la chambre, et comme Gynna était partie, je m'étais plus concentrée sur ça que sur Mary.

- Ensuite, je suis contre le suicide. Mais ta vie m'importe tellement peu que bon, tu n'en n'es plus à ton premier pêcher, ni à ta première lâcheté.