Don't do it. Feat. Odell

Tu ne sais pas pourquoi tu as accepté. Cette fille elle est... sans limite. Cela faisait déjà quelques semaines que tu es dans cette Université ainsi que dans ce club photo où elle est une membre comme toi. C'est le genre de fille qui attire le regard, en bien ou en mal, on tranche rapidement. Elle séduit ou elle repousse au premier regard. Tu n'es pas un ange, mais elle, elle a tout d'un démon. Elle est tout ce qui te dégoûte. Une buveuse de sang humain sans foi ni loi. Elle pense être maîtresse de tout ce qu'elle entreprend, mais mesure-t-elle à quel point elle est soumise à son inconstance? Vous ne vous êtes jamais parlées et pourtant tu penses l'avoir déjà cernée. Son charme dégage beaucoup de choses et tu ignores ce que tu peux avoir en commun avec ce diable en personne mis à part votre passion évidente pour la photographie. Un soir, après les derniers shooting de la pleine lune, elle t'a demandé de l'accompagner en boîte. Tu ne sais pas pourquoi, tu t'es sentie prisonnière de ses yeux azur. Tu as ressenti un magnétisme en sentant son corps se rapprocher du tien, à sa demande. Utilisait-elle son pouvoir hypnotique sur toi ou était-ce son charme naturel... ? Tu n'aurais su répondre à cette question. Alors, après un léger frisson, dû sûrement au froid, tu as accepté. Cela n'engageait à rien. Tu t'étais vêtue d'une manière que tu affectionnais particulièrement : aguicheuse. Tu étais Moscovite, ce n'était pas pour rien si l'on compare les femmes de l'Est à des prostituées. Elles s'habillent comme tels par plaisir et tu ne fais pas exception. T'avais sorti la robe en cuir qui t'arrivait à mi-cuisse, celle avec le décolleté en V plongeant et qui se mariait à merveille avec tes cuissardes à talons aiguilles. Tu as toujours adoré faire la fête à Moscou et te vêtir pour ces occasions nombreuses, c'est comme cela que tu as rencontré et attiré ton créateur. Aujourd'hui, au moins, tu ne risquais plus de mourir puisque c'était déjà fait. Il était deux heures du matin lorsque tu te décidais enfin à pointer le bout de ton nez dans la boîte en question. Tu ignorais où se trouvait la belle Odell alors tu as commencé à danser sur la piste entourée par les corps chauds et ardents de nombreux étudiants. Tu n'avais aucuns goût pour l'alcool. La seule chose qui te faisait perdre l'esprit à présent c'était le sang humain, mais tu souhaitais en boire le moins possible et surtout pas en public. Tu ne savais pas te contrôler, cela ne pourrait mener qu'à un désastre si tu t'approchais trop de la tentation. Puis, dansant auprès d'un homme qui n'avait pas tardé à te remarquer et à venir danser tout contre toi, tu l'as vue. L'ombre de ton regard s'altéra et devint infiniment plus noir et plus marqué par la séduction. Tu ignores pourquoi, peut-être était-ce la lumière des néons, mais elle te plaisait bien et tu avais envie de t'amuser avec elle. Tu as mordu ta lèvre inférieure, sans aller jusqu'au sang, signe d'une envie certaine, tout en la regardant avec une touche d'amusement. L'homme avec lequel tu dansais t'as senti te raidir et en a profité pour te rapprocher d'autant plus de lui. Cela n'a pu que te faire sourire. Puis par jeu tu l'as repoussé comme s'il n'avait aucune importance et tu es allée t'asseoir sur une banquette en velour dans une position séduisante et décontractée qui remontait quelque peu ta robe déjà courte. Assise confortablement, tu croisais les jambes et attendais. Tu espérais qu'elle viendrait, sinon cette soirée perdrait certainement énormément de son intérêt.

Odell n'avait pas tardé à te rejoindre, un sourire s'esquissa sur tes douces lèvres. Elle te lance une proposition qui ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde. Il est clair que tu as confiance en ton physique, tu as toujours su en jouer, mais cela fait toujours plaisir de sentir le regard d'Odell sur tes courbes qu'elle estime attrayante. Tu la regardes, avec une touche de séduction. Tu n'es pas sûre d'aimer la fin de sa phrase. Tu as l'impression qu'elle ne rit pas, qu'elle en serait bien capable. Et à y réfléchir, c'est probablement le cas. " J'espère être plus divertissante que le barman. " tu te redresses légèrement, juste assez pour que tes lèvres rouges sang atterrissent aux abords de son oreille. Tes mots sont un murmure, mais tes désirs inavouables s'y ressentent pleinement. Tu la regardes avec une certaine malice, puis tu te lèves en lui faisant profiter sciemment de la vue qu'offre ton décolleté et avec ta vitesse vampirique, tu t'évapores dans le noir environnant. Tu l'as entendu commander des verres, mais le garçon était trop long pour toi. Tu n'aimais plus la vodka comme avant, mais tu voulais tout de même consommer ce verre offert. Peut-être en souvenir de tes soirées, marquée par la dépravation, d'humaine dans les bars les plus mal fréquentés de Moscou. Tu observais les femmes danser autour de barres de pole dance. C'était sûrement ton côté vampire, mais tu mourrais d'envie de les rejoindre sur les podium et de te déhancher tout en sensualité, comme tu sais si bien le faire, contre une barre en fer. Du coin de l'oeil tu cherchais alors Odell, vous aviez toute l'éternité pour vous taquiner, mais tu ne souhaitais pas pour autant perdre le quart de son attention. Enfin, tes yeux ont rencontré les siens. Ils étaient électriques et t'attiraient toujours avec la même force. Il y avait comme une chose impalpable et puissante entre vous. Cette chose qu'on nomme l'attraction. Tu te demandais tellement ce qu'elle pouvait bien penser. Mais tu ne maîtrisais pas encore le don de lire dans les esprits de tes semblables. Tu bus une gorgée de ta liqueur, sans dissimuler ton sourire fourbe. Ce sourire, il ne te quitterait que rarement quand tu croiserais ce regard, son regard.

Tu sens la pression de ses doigts fins sur ton poignet, ça te fait mal, mais t'aimes ça. Tes goûts sont compliqués, particuliers. Tu la regardes, silencieuse, tu mords ta lèvre inférieure pour t'empêcher de laisser ton mauvais caractère prendre le dessus. Tu pourrais l'envoyer balader et tout gâcher. Mais avec elle, tu n'as pas envie de tout foutre en l'air, t'as envie de voir quel genre d'amusement vous pourrez entretenir toutes les deux. Odell n'est pas la première femme à t'attirer, mais elle a ce quelque chose de spécial et de différent qui t'intrigue d'une manière que tu n'as jamais vraiment connu. Peut-être est-ce parce qu' à présent tu es une vampire. Tout est amplifié, toutes tes envies deviennent plus intenses, peut-être que c'est le vampirisme et non pas la brunette en elle-même. Tu es encore trop novice dans le milieu pour connaître la réponse. " Ne me tente pas. " tu as répliqué finalement avec ton accent russe si séduisant à l'oreille. Toi aussi tu pouvais faire preuve de provocation et d'humour entremêlé. Tu n'as pas grandi dans ce pays, mais tu comptes bien vite apprendre la langue afin d'en comprendre toutes les subtilités. Peut-être que tu trouveras quelqu'un pour t'y aider. Peut-être que ce quelqu'un se trouve face à toi? Tu l'ignores, mais cela te plairait bien. Les cours particuliers pourraient devenir tout de suite bien plus intéressant. Elle s'est reculée en riant, et tu l'as trouvé encore plus belle ainsi. Quand elle n'avait pas cet air terrible dans les yeux. Il y avait du bon en elle. Tu ajoutais ce détail à ton analyse interne. Lorsqu'elle reprend la parole, tu sens bien qu'elle tente de te manipuler. C'est visible. Ce serait te pousser à faire quelque chose que tu meurs d'envie de faire sans oser. Tu n'es pas pudique, mais ce genre de comportement entraînent souvent des conséquences, des regards pervers et une personne peut souvent t'attraper à la sortie pour tenter de te faire du mal. " Si tu me montres comment les Norvégiennes dansent, je te montrerai si la réputation Russe est vraiment à la hauteur. " tu rétorquas doucement avec une intelligence certaine, teinté d'arrogance, sans la quitter de ton regard malicieux. C'était gagnant-gagnant. " Mais si tu préfères, je peux te montrer mes talents à toi et à uniquement toi... mais l'offre expire cette nuit alors ne tarde pas à te décider. " tu ajoutes lentement alors sans avoir froid aux yeux, bien au contraire. Ta main de nouveau libre glisse innocemment le long de sa hanche, sous son débardeur. Le jeu se lit dans tes yeux. Vous êtes proches, trop proches pour que tu puisses résister à ce qu'elle te fait ressentir. Alors tu l'as emportée avec toi avec ta vitesse vampirique et tu l'as poussée contre un mur, le faisant se fissurer légèrement, en commençant à l'embrasser avec une passion que tu découvrais en même temps qu'elle. Tes canines te faisaient mal et ne demandaient qu'à s'implanter dans sa chaire.

Tu te laissais emportée, tu te sentais si bien, là, tout contre elle. T'avais presque l'impression de redevenir humaine. Vos lèvres fusionnent avec fureur, la délicatesse est à bannir du vocabulaire à cet instant-là, mais ce n'était pas assez. Elle te mord, le sang vous lie et ça te plaît. Tout ton corps s'éveille, tes canines poussent. Ton regard se charge d'envie, de soif. Puis son corps s'éloigne, sa chaleur te manque. Tu veux la retrouver. Mais tout en te regardant elle se nourrit d'un humain, sûrement pris au hasard. Toi, tu ne peux pas te le permettre, tu sais que tu ne peux pas te contrôler. Tes mains tremblent, tu es partagée. L'odeur du sang humain t'attire d'une force que tu ne connais trop bien. C'est un charme irrésistible. Tu n'as plus la force de parler quand les arômes d'un O positif traverse les portes de ton odorat. Ton coeur bat la chamade. C'est une lutte entre toi et les restes de ton humanité. Tu ne peux pas quitter la plaie béante des yeux, des gémissements t'échappent, signe de ta lutte. Tu sais que si t'implantes tes canines dans sa chaire tu vas le vider de son sang et le tuer. Furtivement, tu t'approche de lui, au plus près,  contrairement à Odell tu le considères dans les yeux. " Pardonne moi. " la tonalité de ta voix est douce, empli d'amertume. Il a l'air de ne pas comprendre ce qui lui arrive. Tu plantes alors tes deux longues incisives dans sa chaire tendre, tu t'abreuves à même la source et il n'y a rien de plus envoûtant. Et comme tu le pensais tu n'arrivais plus à t'arrêter, tu étais vampire que depuis quelques semaines, tu étais un monstre à l'état pur quand le sang humain intégrait ton système. Il tomba raide mort quelques secondes plus tard, tu avais du mal à revenir à la réalité. Le sang c'était comme une drogue qui t'empêchait d'y voir clair. Mais à présent que tu voyais que tu l'avais tué, tes sentiments exaltés mélangeaient les souvenirs d'un plaisir avec la culpabilité. Tu tremblais de nouveau, mais pour des raisons différentes cette fois, tu fermas un instant les yeux. Tu enrageais contre toi, c'était une certitude, mais tu éprouvais aussi une haine nouvelle et intense envers Odell. C'était sa faute. Elle t'avait tentée. Et, lâchement, tu avais succombé. " Ne t'approche plus de moi. " ce n'était pas une mise en garde anodine. Tu étais ombrageuse et en colère, tu étais capable des pires cruautés lorsque tu te trouvais dans cet état presque nevrotique. Mais tu étais aussi lunatique, soumise à des changements d'humeur fréquents. Tu passais d'une sensation à l'autre de manière irrégulière. Tu étais instable et émotive. Rien de plus dangereux pour une vampire.

Elle se fichait de tout, rien ne lui importait, les vies humaines ne signifiaient rien pour elle. Tu savais qu'elle n'était pas un ange, mais là tu mesurais la profondeur de son indifférence envers le genre humain. Elle tenta de caresser ta joue, tu t'es reculée, dégoûtée. " Ne me touche pas. " tu étais froide, instable. Tu l' avais bloquée en l'attrapant au poignet avec des réflexes très au point. Et pourtant son corps était toujours aussi attirant. Une seule envie: vous confondre sous des draps de soie. Mais tu ne pouvais pas tolérer ce comportement qu'elle avait, alors tu l'as lâchée, ça t'aidait à garder les idées claires. " Respecte la vie humaine ou tu me verras nettement moins. " tu te doutes bien que des filles elle doit en avoir plein dans son lit, que tes paroles n'ont que peu de poids dans sa conscience, si elle en possède seulement une. Mais c'est ton deal et tu t'y tiens. En ta présence, vous ne vous approcherez pas des humains si c'est pour sauvagement les liquider. Tu es sûre que vous pourrez trouver bien d'autres jeux avec un peu d'imagination. Tu changeais encore d'humeur, maintenant que c'était clair entre vous, tu te rapprochais de nouveau d'elle, sensuellement. T'étais sexy quand tu t'es mise à lui sourire. " Qu'est-ce qu'on fait maintenant? " à peine une question, c'était davantage... une supplication. Et tu le faisais exprès. Ton regard trahit des pensées des plus pernicieuses.