Vic et Ryan : Vont-ils se pardonner ?

Je le laissais faire. Si ça l'amusait de courir après des biches il n'avait qu'à le faire. Mais pas moi. Et puis je savais qu'il devait remonter sa moyenne alors autant le laisser faire et lui attribuer tout le mérite,  moi ça me passait au dessus. C'était quand même étrange que les situations soient inversées ainsi.

Je regardais sa main, puis la regardais dans les yeux et me relevais tout seul sans accepter son aide, juste avec la force de mes bras me servant d'appuis, et mes jambes qui poussaient le restant de mon corps. Etant debout j'étais plus grand qu'elle, je n'arrêtais pas de la fixer droit dans les yeux et me battais les mains pour ne plus avoir de terre dessus, mais je restais impassible à son égard.

Je le regardais, déçue. J'en avais déjà marre d'essayer de faire des efforts, même si ça ne faisait que quelques minutes. Je n'allais pas lâcher, mais il ne donnait pas non plus envie de faire des efforts, il était dur quand même ! Combien de fois il avait était trahit par d'autres et qu'il avait pardonné ? Je le suivais et remontais dans un arbre en regardant vers où il allait.

- Ryan, tu sais à quel point on s'emmerde quand on ne parle pas ? Je suis sure que ça te manque de ne pas me parler. Je suis sure qu'au fond de toi tu veux le faire.

Nan moi ça m'allait très bien de ne pas lui parler. Je remontais dans un arbre en y grimpant, au lieu de sauter je montais branche par branche, tel une sorte d'équilibriste, j'en avais marre de sauter haut pour grimper à ces foutues branches, j'avais plus de chances de ne pas me rater en escaladant. Mais si elle ne se la fermais pas j'essayerais probablement de la faire taire, et j'avais plusieurs manières de le faire sans ouvrir la bouche. Elle comprendrait enfin que je ne parle pas aux traîtres.

Je soufflais et me tu. Quand il voudrait parler il le ferait. Mais d'habitude il était pipelette, peut-être autant que moi. Mais tant pis pour lui, pas de parole ? Très bien ! Je m’assaillais sur la branche où j'étais, elle était assez grosse et sèche, elle m'avait l'air solide. Je n'étais pas grosse, mais fallait bien que la branche supporte 55 kilogrammes. Je le regardais faire sa chasse, mais je ne bougerais plus d'ici. Le travail était à faire à deux, et même si visiblement il se débrouillait seul, il finirait par avoir besoin de moi. Enfin j'esperais.

Je continuais d'aller d'arbres en arbres, puis m'arrêtais pour essayer d'entendre ou de sentir la biche que j'avais laissé partir involontairement juste avant. Oui c'était de la chasse, donc autant que ma proie reste la même. Et puis dans un sens chasser la même proie c'était sympa, ça attisait l'intérêt de la chasse. Mais je me rendais compte que si je n'entendais pas la biche, je n'entendais plus non plus ma " partenaire ". Je me retournais et vis qu'elle n'était plus là. Je haussais les épaules, elle avait enfin abandonné, ou elle avait suivit la biche. Peu importait, j'écoutais les bruits de la foret, mais j'entendais surtout les autres groupes.