On fait enfin connaissance ~ Ft Victoria

La remarque de la blonde sur Rome décrocha un leger rire au vampire. Le brun n’avait pas sourit ou rit depuis très longtemps. Ca lui faisait un bien fou, ça lui rappelait qu’il avait encore une part d’humanité en lui. Au fond, ça le rassuré, ça prouvé qu’il n’était pas complètement perdu. Il baissa les yeux lorsqu’elle releva qu’il avait des problémes pour se contrôler. Il en avait honte, à son age il devrait avoir pleinement le contrôle mais il avait un sacré retard à ce niveau là.

- Merci mais faut que j’apprenne à me réguler, car si j’en prends quand je veux une fois dehors je vais à nouveau devoir fuir et honnêtement j’en ai ras le bol !

Je comprenais parfaitement ce qu'il pouvait ressentir par rapport à son besoin de manger continuellement et de ne pas savoir s'arrêter. Cette partie de moi était loin derrière moi et je n'y repensais jamais, j'avais appris à vivre avec sans que ça ne me définisse. Je comprenais la peur qu'il en avait. Je n'en n'avais jamais parlé à personne et je ne comptais pas le faire, seule Sheryl était au courant, et je cachais bien cette partie de moi qui datait.

- Ici les gens t'aideront. Tu es dans une maison avec des gens qui aiment aider les autres. Je suis sûre que nous ne sommes pas les seuls pour ça d'ailleurs. Il y a beaucoup de personnes qui sont passés par-là, et d'autres qui le vivent toujours. Tu ne te sentiras pas seul, lui dis-je d'un ton rassurant. Tu n'as pas à fuir ici. On est rationnés et surveillés un minimum quand même.

- C’est un combat qu’il faut que je mène seul, je ne veux pas d’une quelconque forme de pitié, je sais que j’ai un âge assez avancé pour ce problème… Je voudrai éviter que ça s’ébruite. J’ai trop honte de ma condition.

Il parlait à cœur ouvert, c’était bizarre pour lui. Lui qui était toujours très timide, très renfermé limite solitaire. Il ne parlait jamais à personne ou du moins jamais aussi sincèrement. Surtout sur ce sujet qui est très sensible pour lui. C’était le secret enfoui qu’il préfère garder plutôt que partager. Il était quelqu’un d’assez fier, alors avoué sa faiblesse était quelque chose qu’il préfère évité. Donc moins de gens sont au courant, mieux c’est pour le jeune brun aux yeux bleu.

Lorsque l'on apprenait à vraiment me connaître, on savait que j'étais assez dure avec moi-même et avec les autres, mais que rarement j'avais de la pitié, parce que la pitié c'était pour les faibles, c'était accepter que quelqu'un ou que nous-mêmes ne pouvait être meilleur et donc se relever. Je le regardais droit dans les yeux et lui répondais alors.

- Je n'ai pas pitié de toi. Je n'ai pas de pitié pour toi. Je te dis simplement que si tu as besoin d'aide, tu peux en trouver ici. Facilement. Qu'est-ce qui te rend si honteux ? Beaucoup de gens ici ne savent pas se contrôler, à tout âge, et ils s'en fichent, ils continuent. Toi tu sais que c'est mal, c'est déjà un bon pas sur le chemin de l'arrêt.

Enfin de " l'arrêt ", du contrôle plutôt, parce qu'on ne pourrait jamais se nourrir d'autre chose que de sang.

Il était content qu’elle n’ait pas pitié de lui. Il ne voulait de la pitié de personne. Il n’avait pas besoin de ça. Qu’es-ce qui le rendait si honteux ? Les cadavres qu’il laisse derrière lui tel le petit poucet et ses cailloux… Le faite qu’a son age qu’il est un non contrôle de lui-même…

- Ce qui me rend si honteux c’est d’avoir enlevé tant de vie par simple pulsion… J’ai 85 ans, ça fait 60 ans que je suis transformé… Si ce n’est pas plus ! Ca ne devrait plus m’arrivé mais je suis incapable de contrôler le monstre en moi et ça je me le pardonne pas.

Il commençait à être en colére. En colére contre lui-même. En colére contre cette addiction. En colère contre cette pulsion qui le rendait si violant avec ses victimes et si vulnérable au prés de ses ennemis. Il détestait être ainsi, ça le rappelait chaque jour qu’il n’était plus humain. Chaque vie enlevée est une vie qui l’éloigne de son humanité. Il était déjà pas fier de son passé, si il pouvait arracher les pages de son passé et les recommencer il le ferait mais il savait que c’était hélas impossible. Qu’il allait vivre avec le poids de ses méfaits chaque jour pour le restant de sa vie. A ce moment là il comprenait les personnes qui éteignaient leurs sentiments. Ils n’éprouvaient aucun remord pour tué et oublier chacune de leurs victimes. A un moment donné, il pensait être comme eux, mais la réalité l’a vite rattrapé. Peut être qu’une part d’humanité restait en lui, ça il n’en savait strictement rien.

- Oui je suis sur le chemin de la rédemption c’est pour ça que je suis venu ici, il parrait que la structure est bien adapté pour les cas comme moi

Je le regardais, eut une petite moue et l'écoutais toujours. Une fois qu'il eut finis je lui répondis alors, d'une raison qui me venait assez naturellement en tête.

- Tu sais, je pense qu'à n'importe quel âge on peut devenir addict de sang. Qu'à n'importe quel moment de notre vie on peut s'en sortir. Ou qu'à n'importe quel moment on peut replonger. C'est le problème avec notre espèce.

À mon avis c'était à cause du fait que nos émotions soient souvent amplifiées, donc le manque et l'envies le sont aussi et donc on devient vite accroc et ça nous empêche de nous arrêter.

- Tu ne peux pas passer l'éternité à te blâmer d'être ce que tu es. C'était ton destin de devenir un vampire, et les vampires tuent. Et ici les gens pourront t'aider. Déjà, avec les rations de poches de sang ça va t'aider.

Le destin ? Il n’y croyait pas. Pourquoi ? Croire au destin c’est croire en dieu et pour lui dieu était inexistant ou alors s’il existait il l’avait abandonné depuis longtemps. D’un cotés, a quoi ça sert de protéger quelqu’un qui tue tant de monde ? Qui a fait temps de mal ici ? Si l’enfer existe, son ame est surement voué à cet endroit . En tout cas c’est ce qu’il pensait. Mais la blonde avait raison sur un point, il faut qu’il accepte ce qu’il est et qu’il accepte l’aide qu’on peu lui offrir.
Le bun soupira et dit alors.

- Le destin ? Je n’y crois pas. Y croire c’est accepter que Dieu existe et pour moi ce n’est qu’une invention pour faire garder une certaine conduite au humains. Mais tu as raison va falloir que j’accepte l’aide de tous le monde même si j’ai pas bien envie que mon problème s’ébruite.  

Alors qu'il me disait qu'il ne croyait pas en Dieu je forçais mon sourire à rester en place, même si j'excellais dans l'art de sourire, celui-là était un peu plus crispé et beaucoup plus forcé. Malgré la famille que j'avais et mon histoire, je n'avais jamais cessé de croire en Dieu, en sachant très bien ce qu'il m'arriverait après ma mort. Mais je pouvais accepter de vivre dans une maison ou même une chambre avec quelqu'un qui ne partageait pas mes croyances.

- Si tu ne crois pas en Dieu, en quoi crois-tu ?, lui demandais alors curieuse. Les gens ne devraient pas te poser de problème, tu sais ils ont eux aussi les-leurs. Malheureusement pour toi tu as choisis de vivre dans une maison où nous prônons l'entraide. Et puis, à quoi bon de vivre en communauté si l'on ne peut compter que sur nous-mêmes ?

Elle semblait curieuse. Était-elle croyante ? Etonnant pour un vampire. Il venait d’une famille très croyante c’est vrai. Mais il a sut que dieu n’existait pas le jour où il a été transformé en vampire. Pour lui dieu n’aurai jamais accepté que de tel créatures foulent son sol. Pour ne pas la vexer, il ne dit rien à ce sujet. Il répondit simplement.

- Je crois que ce que je vois, je suis quelqu’un de terre à terre on va dire. Etonnant pour quelqu’un étant fasciné par le monde surnaturel n’es-ce pas ? dit il avec un petit sourire avant de rajouter.

- Tu n’as pas tord, mais les gens finissent toujours par nous trahir, c’est pour ça que je ne compte que sur moi-même… Tout ce que j’ai acquis jusqu’à présent je n’ai eu besoin de personne pour l’avoir alors c’est compliqué de faire quelque chose en communauté quand on a l’habitude d’être seul et qu’on aime la solitude.

C’est pas vraiment qu’il aimait la solitude, c’était plus qu’il c’était habitué à elle et que désormais elle était comme une vieille amie.

Je trouvais ce genre de raisonnement non fondé, parce qu'ils n'avaient jamais vu les autres planètes et pourtant ils croyaient en leurs existences, il n'avait probablement jamais vu une baleine de sa vie mais pourtant il savait qu'elles existaient. Cependant je ne disais rien à ce sujet et hochais simplement la tête, si il ne croyait pas en Dieu c'était son droit et son choix et je n'étais pas du genre à tenter de convertir les autres juste parce qu'ils n'avaient pas le même point de vue que moi.

- Dans ce cas j'imagine que tu ne croyais pas avant ta transformation à notre monde. Le monde magique je veux dire. Mais maintenant que tu en fait partit tu veux en savoir plus, je pense que c'est pour ça que tu es dans ce cursus, non ?

Il était donc du genre fataliste, c'était bon à savoir. Fataliste, solitaire, débrouillard j'imagine vu qu'il préférait s'occuper des choses lui-même.

- Tu n'es pas obligé de faire confiance aux gens automatiquement, tu sais ? La confiance ça se mérite, ça s'obtient, je doute que la confiance puisse être automatique, pas avec notre longévité et notre expérience de vie à notre âge. Tu t'habitueras à la vie en communauté, j'en suis sûre.