Ryan ► Confrontation ?

Les faux-sourires, qui ne connait pas cela ? Personne, on en fait tous à un moment ou un autre, mais rare sont les personnes qui arrivent à les distinguées et les siens, je les vois. Trop souvent. Depuis notre virée en voiture, je ne l'ai plus quitté des yeux, alors je sais qu'il ne va pas bien, parce qu'au final, comment il pourrait aller bien alors que pour le moment tout par en vrille ? Le voyage en Russie a détruit Gynna, alors ça ne m'étonnerait pas que lui aussi soit mal à cause de celui-ci, même s'il à trop de fierté pour le reconnaître... Mais là, j'en ai marre de jouer les gentils, les gars patients. Je donne toute ma patience à Gynna, parce qu'elle en a besoin et que je ne veux pas voir notre relation finir maintenant, j'ai encore des projets et puis, j'ai des sentiments pour elle. Mais là, je dois m'occuper de Ryan, parce qu'il a aussi une importance dans ma stratégie. Même si là, je risque de le brusquer un peu. Je lui ai envoyé un texto pour qu'il me rejoigne dans la salle de combat, parce qu'il n'y a pas réellement de meilleur endroit pour se lâcher non ? Alors je suis là, entrain de faire mes bandages à mes mains pour frapper dans le sac de sable sans risquer de me faire des blessures cutanées à cause de celui-ci. Je l'attends. Viendra-t-il ? Je n'en sais rien, mon message était assez court et sans réelle précision, je lui demande juste de venir ici au final.

J'étais allongé dans un arbre dans la forêt, ici personne ne pourrait venir me chercher, ne pourrait venir me faire du mal, j'avais mis une casquette sur mon visage pour essayer de dormir, les bras et les jambes croisées. Je sentis mon portable vibrer dans ma poche, ça me réveilla en sursaut, ça m'avait rappelé les chocs électriques lorsqu'on torture quelqu'un. En me réveillant dans ce sursaut je m'agrippais à la branche pour être sur de ne pas tomber. Je ronchonnais et sortis mon téléphone de ma poche.

- Je devrais l'éteindre complètement ce truc.

Je regarde le message de Ricky et n'y répond pas, pas besoin si je vais le voir ! Je descends de mon arbre et vais directement à la salle de sport pour aller le voir.

- Tu comptes me frapper alors tu me donnes rendez-vous ici ?

J'avais commencé a taper dans le sac quand il est enfin entré dans la salle de combat, bien qu'il ai été plus rapide que je n'aurais pu le penser. Je stoppe donc mes coups sur le sac et immobilise celui-ci pour me tourner ensuite vers lui en souriant un peu. "Ouais, c'est exactement ça. Pour te remettre les idées en place et te permettre d'évacuer un peu tout ce que tu gardes." Je lui lance alors des bandes pour l'inviter à se préparer. Après tout, j'avais essayé la manière douce, celle de le faire parler à l'amical, autant y aller plus cash cette fois. J'arriverais à le faire parler, car au final, j'ai besoin de ça, pour voir s'il me fait confiance ou non, une fois sa confiance acquise, j'aurais moins de soucis. Et la chute de Stan ne sera plus qu'une histoire de temps.

J'attrapais les bandes et commençais à les mettre. Je savais ce qu'il essayait de faire, il voulait que je lui parle de ce que j'avais. Les amis faisaient ça, enfin c'est ce qu'on voyait à la télé, parce qu'avec mes amis je ne faisais jamais ou presque jamais ça. Ce type avait l'air sincère, il voulait aider les gens. Je n'ignorais pas son caractère, ni la guerre contre Stan dont je me fichais éperdument, et je me souvenais de l'an dernier, mais tout ça n'était que du passé.

- Et qu'est-ce que je garde ? Je vais bien, mentis-je. Tu veux me frapper pour que j'aille mieux ? Je suis pas quelqu'un qui aime se faire taper dessus mec.

Mais j'étais pas pour autant d'humeur à essayer d'éviter les coups. Je faisais comme si j'allais lui rendre tous les coups, je faisais le fier comme toujours, mais en fait si il avait commencé à me taper j'aurais à peine pu rendre les coups.

Je le regarde et l'écoute, haussant un sourcil à sa réponse. Ouais, je dois avoir l'air d'être un con, parce que tout le monde me ment ouvertement pour le moment. Je le laisse mettre les bandes et lui montre d'un signe de tête le ring. "A toi de me dire ce que tu gardes. Parce que me mentir n'est pas la solution." Je lui fais un sourire conciliant avant d'écarter les cordes et de monter sur le ring tapant un peu dans le vide pour m'échauffer encore un peu tout en sautillant pour préparer mon jeu de jambe aussi. J'avais eu un entraînement durant les dernières vacances, donc il est certain que je sais me battre, mais bon, je vais y aller molo avec lui, mon but n'est pas de le massacré, juste de le faire un peu évacuer tout ça. Je le regarde ensuite, un petit sourire aux lèvres. "Oh, tu sais, je peux aussi te provoquer pour que tu me frappe." Ouais, c'est un sourire en coin que j'ai au final, mais j'avoue que ça serait drôle de le provoquer, surtout que ça pourrait le forcer à parler et ainsi se livrer pour facilement pour se décharger de ce qui le rend mal comme ça. Parce que ouais, je dois l'avouer, le p'tit Ryan, je l'apprécie bien, même si de base je me suis approcher de lui pour le détourner de Stan. 

Je joue alors un peu avec la corde du ring, attendant qu'il se décide à venir me rejoindre. Avait-il réellement peur que je le mettes au tapis ? Non, quand même pas... Il a de la fierté, alors non, il ne peut pas refuser ce petit combat même au risque de se retrouver à terre ensuite non ? "Allez viens et j'te donnerais l'occasion de te venger si je te fais trop mal, ma puce." Et voilà, je commence à le provoquer. Voyons voir sa réaction. Puis, j'avoue que là, je dois avoir l'air d'un sale con quand même.

J'enroulais la bande autour de mes poings en le faisant rapidement, pour ne pas perdre de temps, à quoi bon prendre tout son temps même si on avait l'éternité ? Même si il ne fallait pas trois heures pour mettre des bandes mais bon. Je me demandais alors qui les nettoyait ces bandes, parce que même si on ne transpirait pas, tout le monde n'avait pas les mains propres, moi-même je revenais de la forêt, je m'étai agrippé à des branches, alors niveau propreté on avait vu mieux.

- T'aimes vraiment pas quand les gens gardent tout pour eux, avoues-le. La dernière fois tu voulais qu je parle alors que j'étais soit-disant mal, et maintenant tu veux faire la même chose.

J'étais pas du genre solitaire, surtout vu le temps que je passais avec les filles, ou avec les gens de mon Clan, mais je ne parlais pas des choses importantes avec eux, lorsque j'étais mal je préférais le cacher plutôt que de leur en parler. C'était pas pour éviter de les déranger, c'était surtout pour qu'ils ne me voient pas comme un faible, les mecs ne se confiaient pas, alors pourquoi lui il voulait que je le fasse ?
Il me cherchait en faisant exprès de me prendre pour une fiotte, je connaissais ce genre de motivations, j'en étais conscient et j'ignorais si ça fonctionnait vraiment ou pas parce que de toutes façons j'allais y aller sur ce ring.

- Que je me venge ? C'est toi qui va me supplier de m'arrêter dès le première raclée que je vais te mettre, dis-je en arrivant sur le ring.

J'hausse un sourcil en entendant sa réponse. "Ouais, c'est exactement ça. J'aime pas voir les gens que j'apprécie souffrir dans leur coin et mentir à longueur de temps. Sinon, tu vois, ça sert un peu à rien d'avoir des potes." Je joue un peu avec la corde en attendant qu'il finisse de mettre les bandes, puis finalement il arriver, après ma provocation et je souris à sa réponse, lui donnant un coup très léger sur la joue, juste de quoi lui faire tourner un peu la tête. "T'aimerais hein ?" Je rigole un peu avant de me reculer, mettant mes poings et mes bras en position, protégeant mon visage du gauche et mon flanc du droit comme on me l'avait apprit, bien que je fasse gaffe à la distance entre mon visage et le poing gauche, parce que sinon, si c'est trop près le choc pourrait faire que je me donne un propre coup, ce qui est, ma foi, complètement con. "Mais laisse moi deviner, tu penses encore que se confier c'est un truc de filles, que les mecs qui parlent d'eux, se sont des faibles n'est-ce pas ?" Je me campe alors sur mes deux jambes pour trouver un bon équilibre, avant d'esquisser un mouvement pour lui faire croire que je vais le frapper avec le poing droit avant de finalement le frapper du gauche sans mettre trop de force. Je veux pas lui faire trop de mal, j'ai envie qu'il parle, alors le ruer de coup trop puissant directement risque juste de faire mal. "Je peux te prouver le contraire si tu veux." Lui lançais-je à l'oreille en me reculant après ma feinte qui l'avait heurté. Après tout, il devait bien savoir que je n'étais pas si nul que ça en combat étant donné que j'avais déjà amoché Stan l'année passée, bien que là, j'avais jouer avec ses sentiments pour l'empêcher de bouger, mais depuis, j'avais subit un entraînement intensif alors il ne me ridiculiserait plus comme par le passé. Mais bon, le sujet n'est pas celui-là maintenant, il faut que je me concentre sur le populaire en face de moi pour trouver le moyen de le faire enfin parler et être enfin sur de sa confiance pour de bon.

- Mentir ? Cacher les choses ce n'est pas mentir. Au contraire c'est avoir une intimité. Mais depuis quelques années les gens ne comprennent plus ce que c'est.

C'était sympa de sa part, je ne pouvais pas dire le contraire, j'étais juste pas du genre à tout déballer. On m'avait éduquer comme ça, si il me restait quelque chose de mes parents c'était au moins ça, un homme ne doit pas montrer ses faiblesses, il doit toujours être debout la tête haute. Je souriais lorsqu'il répétait ce que je disais moi-même dans la voiture avant.

- Exactement. Se confier c'est pour les filles, les lopettes. Désolé mais j'en suis pas une.

Il m'a frappé, légèrement, je sautille et bouge la tête pour m'échauffer un peu et me mettre dans l'ambiance, si il voulait que je frappe je frapperais, après tout c'était un combat, donc hors de question que je me laisse faire, enfin j'étais pas trop chaud, j'avais pas envie de me battre, mais tant pis. Si il frappait je frappais. Et il frappa, alors je me pris le coup, ma tête dévia mais je repartais sur lui et lui mis un coup de pied dans la jambe gauche.

- Je doute que tu puisses le faire, dis-je en repartant l'attaquer de plus belle.

J'attaquais en mettant des coups de poings, des coups de pieds, je m'en fichais de le toucher ou pas.

Un léger rire franchit mes lèvres malgré le coup de pied qu'il vient de me donner. Je me recule ensuite pour esquiver ses coups et en parer d'autre, le laissant m'attaquer tout en l'écoutant me parler. Je rigole un peu avant d'échanger les rôles, attaquant à sa place, jouant comme lui de coup de pieds et de coup de poings tout en cherchant à ne pas lui faire trop mal non plus. Il m'avait touché plusieurs fois, d'ailleurs. "Gynna m'évite, elle ne me parle plus. Je sais plus quoi faire." Je me confie à lui, lui parlant des problèmes que j'ai avec Gynna depuis leur retour de Russie tout en continuant d'essayer de lui porter des coups. "J'ai l'impression que si on continue comme ça, je vais la perdre. Je sais pas ce que vous avez vécu là-bas... Mais j'ai peur que ça ne détruise ma relation avec elle." Je me recule ensuite, pour le laisser m'attaquer à nouveau, mais aussi un peu reprendre ma respiration, parce qu'au final, parler et bouger en même temps, ça essoufflait plus vite et peut importe que l'on soit des vampires ou non, ça ne change rien à notre besoin d'oxygène. "C'est la première fois qu'une fille a autant d'importance pour moi, je sais plus quoi faire..." Ouais, je suis clairement entrain de me confier à lui, est-ce qu'il allait me prendre pour une mauviette ensuite ? Alors que je tenais tête à son chef ? J'attendais dans un sens, avec impatience, sa réaction.

Il avait peut-être échangé nos places, mais j'avais passé tellement de temps à tabasser des mecs pour Malika que peu importe la position je serais en mesure de porter des coups à quelqu'un. enfin c'est ce que j'avais toujours pensé, parce que dès le moment où il entama le sujet de Gynna et lui puis de la Russie je me raidis, mes poings restaient devant mon visage mais je ne revoyais que ces longues journées où ils nous avaient torturés. Dès qu'il avait dit " Je sais pas ce que vous avez vécu là-bas... " c'était revenu comme des flashs, c'était si réel. Je ressentais presque les mêmes douleurs des scalpels qui avaient entaillés mes bras, les scalpels d'abord trempés dans la verveine. Je ne me défendais plus et le laissait me frapper. J'en n'avais rien à faire de ses coups parce qu'ils ne me feraient pas aussi mal que la torture. J'arrivais contre les fils du ring et le laissais me frapper.

- Ça va aller. Tout va bien se passer. Je suis là pour toi. Il ne t'arrivera rien.

J'avais l'impression de revivre la même chose, je répétais là ce que j'avais pas arrêté de répéter à Lullaby et à Gynna. A ces souvenirs quelques larmes coulaient de mes yeux, de petites gouttes mais quand même.

- Ne touches pas à ma blonde !!, criais-je en me remettant à frapper Ricky, sans contrôler ma force, j'étais pas vraiment moi même, mais je n'étais pas fou, je revivais juste le traumatisme.