Juliette et Niles

J'avais retrouvé le moral et je recommençais à refaire des farces. Aujourd'hui j'avais décidé de crocheter le casier de quelqu'un. J'en avais pris un au hasard. Je regardais la porte bleue de ce casier sur laquelle était collée une petite étiquette avec un nom écrit dessus "Juliette E." Ce casier appartenait donc à une fille. Et bien elle allait avoir une drôle de surprise en l'ouvrant pour y déposer ses cahiers. 
Au bout de 10 bonnes minutes, mon petite piège était mis en place. A l'ouverture de la porte, de la suie allait lui "sauter" à la figure. Comme je ne voulais pas rater ça, je restais dans les parages pour voir la tête que la jeune fille allait faire lorsqu'elle ouvrirait son casier.

Il fallait vite que je passe à mon casier, pour prendre un livre avant d’aller en cours. Je refusais d’arriver en retard ! Seulement au loin, je vis ce mec devant et je me demandais s’il allait traîner là comme certains font ou me laisser y accéder. Quand j’arrivai devant, la place était libre et plus personne ne traînait dans les parages. Tout le monde avait décidé d’aller en cours et j’allais me retrouver la dernière à entrer dans la salle. Pourquoi faut-il toujours que ça m’arrive à moi ? Pourquoi est-ce que je reste à réfléchir sans me mettre d'alarme ? Ou pourquoi je ne regardais pas l’heure plus…

Je venais d’ouvrir la porte de mon casier, ce qui m’arrêta dans mes pensées. Je me souvenais à présent d’où je connaissais le mec qui était là avant. C’était celui qui faisait toujours ça… Toujours ce type de tour. J’allais le tuer… J’espérais qu’il n’était pas dans les parages, sinon j’allais le… Du bruit, une ombre… Je m’élançai encore pleine de suie sans même plus penser aux cours ou à mon livre. J’arrivai rapidement devant lui.

_Alors c’est marrant ?, dis-je d’une voix sourde.

Je l'observais en silence mais e ne pu m'empêcher de rire quand elle ouvrit le casier et qu'elle reçus plein de suie sur elle. En riant, j'étais tout de suite moins discret c'est pourquoi elle n'eu pas de mal à savoir qui avait fait le coup. Lorsqu'elle arrivait devant moi, noire de suie, je me mis à rire encore plus. 

-Très marrant ! tu devrais te voir !

Il riait. Il riait ! Le... bougre. Ce devait être la seule insulte que je connaissais et je ne l'utilisais pas en public pour qu'on ne se fiche pas de moi, seulement, je n'avais rien d'autre à dire. C'était un pauvre bougre et je le détestais ! J'étais en retard en cours, mes affaires étaient fichues... La seule chose dont j'avais envie était de lui fracasser la tête contre les casiers histoire de me défouler un peu. Et quand il répondit, je ne pus retenir une baffe fracassante sur sa joue.

_Non, ça, c'est très marrant, répondis-je juste après triomphante.

Je n'avais vraiment pas retenu ma force: et s'il avait fallu que je me fasse mal à la main ou au bras pour qu'il s'en souvienne au moins un peu, je n'aurais pas hésité.

Je riais encore quand elle me mit une baffe. Mon rire s'arrêta net et je regardais cette blonde qui venait de signer son arrêt de mort. Elle devrait savoir qu'on ne frappe pas un populaire. Elle allait regretter son geste. Si elle n'avait rien fait je l'aurais laissé tranquille et elle s'en serait sortie avec juste un casier à nettoyer mais là, cette baffe était le geste de trop. 

-N'as tu jamais appris qu'on ne frappais pas un populaire ?! 

dis-je d'un ton sec et autoritaire.

J'en pouvais plus, qu'est-ce que j'en avais à faire que c'était un populaire, moi ? Il devrait plutôt apprendre à être poli plutôt que de se vanter d'être un populaire ! J'étais hors de moi et ma timidité ne faisait plus barrière à ce que je m'exprime.

_Tu es un populaire, toi ? Perso je ne te connais pas et j'en ai rien à faire ! T'as pas à faire ça et ce n'était qu'une baffe, j'aurais pu faire pire, dis-je tout à coup très froide dans son ton.

Je n'avais encore jamais été comme ça. Enfin jamais depuis sa mort... Mais le stress et l'énervement, associé à un petit malin, ne faisaient pas bon ménage. C'était généralement le petit malin qui prenait.

-Je suis un populaire et tu devrais en avoir quelque chose à faire ! Ici tu vois, c'est nous qui faisons la loi. Tu dois t'écraser devant nous et pas donner une baffe ! Tu aurais fais pire, je t'aurais fais passer un sale quart d'heure alors estime toi heureuse que je ne fasse rien.

_Eh bien pour une fois... Je n'ai pas envie de respecter ce qu'on me dit de faire... Pour une fois... Je vais jouer à la rebelle, histoire de voir si c'est vraiment drôle... Donc on va voir ce que c'est le sale quart d'heure. A moins que tu n'aies rien d'autre que des belles paroles !

Je m'approchais de lui jusqu'à être très proche de son visage à mesure que je parlais, histoire que la menace soit réelle.

Je la regardais et éclatais de rire.

-Attends, toi Juliette, la fille super timide qui reste dans son coin, tu vas jouer à la rebelle face à un populaire ? Alors ça c'est la meilleure !

_Non, la meilleure c'est que tu connaisses mon prénom. Personne ici ne le connaît vu que, tu l'as dit toi-même, je suis la super timide qui reste dans mon coin... t'es bizarre, toi !