Victoria et Brandon

J'étais aux limites. J'avais eu une heure à tuer avant de rejoindre Gynna et Sandra. Pauvre Sandra, je la voyais depuis sa rupture avec Niles, elle allait de plus en plus mal. Et on ne pouvait rien y faire, car j'étais d'accord avec Niles, ça avait été de sa faute. J'étais assise sur un tronc d'arbre, c'était sale, humide, et j'avais fais une boule de neige que je formais dans ma main pour qu'elle soit la plus ronde possible, enfin c'était plus mécanique qu'autre chose. Parce que j'étais surtout dans mes pensées. Le regard vide je regardais la terre pleine de neige.

Je me demandais comment serait ma vie en dehors du lycée. J'avais déjà prévus toute ma vie. J'entrerais au lycée avec Gynna, on suivrait nos études ici jusqu'à nos 100 ans puis on entrerait dans une université, on aurait des diplômes, et mon père me mettrait PDG d'un de ses hôpitaux. Je le dirigerais et gagnerais ma vie. Je n'avais jamais vraiment pensé à l'amour, puisque j'avais été élevée un peu en captivité chez moi. Mais j'avais rencontré Jesse, on était bien tous les deux. Puis Stan, et tous mes plans avaient changés. Je ne pensais qu'à Stan, je n'agissais que pour lui. C'était quand la dernière fois que j'avais fais quelque chose sans penser aux conséquences, à ce que ça ferait à Stan ?
Que serait notre vie en dehors du lycée ? Bien sur, je n'irais pas à la fac, je ne resterais - heureusement - pas ici jusqu'à mes cents ans. Je deviendrais évidemment PDG d'un hôpital, comme je l'avais toujours voulus, et puis on gagnerait de l'argent comme ça. Pendant que Stan ne ferait rien de ses journées, mais ça n'était pas mon problème ça, il faisait ce qu'il voulait. Tout ce que je voulais c'était un avenir avec lui. Mais même si nous étions allés en vacances plusieurs fois ensembles, nous n'avions jamais vraiment vécus ensemble, dans notre propre maison, ou villa, ou appartement, peu importe. Nous nous étions mariés alors que la vie ensemble nous ne la connaissions pas, seulement dans le lycée, comme si tout ce qui nous était arrivé au lycée étaient les pires des choses, et qu'à l'extérieur nos problèmes ne pourraient être pires. Mais on en savait rien, et tout d'un coup ça m'inquiétait.
Je sortis mon journal intime de mon sac, ainsi que mon stylo, rose évidemment, et marquais tout ce que je pensais.

Je reconnus la voix de Brandon. Je ne dis rien. La dernière fois ça avait mal tourné. Peut-être par ma faute, mais j'avais pas l'intention de m'excuser pour rien. Déjà m'excuser c'était rare chez moi, mais sans aucune raison fallait pas trop espérer.