[TERMINÉ] I Am Cut. Feat. Victoria

Tu voulais savoir comment vivre avec ta condition de monstre sanguinaire. Comment pouvait-on tolérer la monstruosité que vous étiez tous, vous les buveurs de sang humain? Tu savais que c'était anormal de ressentir cette jouissance incomparable en plantant tes canines dans la jugulaire d'un être sans défense. Ta raison te disait que c'était mal, au plus profond de toi tu savais que tu ne souhaitais pas devenir ce genre d'être méprisable. Tu les avais vu ceux qui s'en foutaient de tout, ceux qui contrairement à toi ne faisaient pas semblant. Toi, il y avait encore de l'espoir. Tu pensais que tu pourrais retrouver ta vie normale. Ta vie de Moscovite. Tes racines te manquent et te font peut-être délirer. Tu aimerais tellement retourner en arrière, ne jamais rencontrer cet homme et poursuivre le chemin que la vie te réservait. Peut-être aurais-tu fini prostituée. Au vu de ton comportement libre et libéré, ceci n'aurait pas été étonnant. Tu aimais l'argent. Tu n'as pas grandi dans l'opulence. Ton père était un garde du corps d'un ministre, ta mère était une femme banale. Peut-être trop soumise. Et peut-être que c'est aussi cela qui t'a donné envie d'être rebelle, de te soumettre à personne. Tu es une femme indépendante et tu le revendiques. Pour autant, tu es assez intelligente pour ne pas refuser de l'aide lorsqu'elle se présente à toi. Et Victoria semble vraiment d'une nature aimable. Tu le sens en elle, son énergie positive et son aura te poussent à lui faire confiance. Elle répond enfin à ta question, tu ne cilles pas. " Comment tu fais pour être heureuse... " tu nuances alors ton propos pour qu'elle puisse comprendre et te répondre. Au fond de toi tu donnerais tout pour posséder ne serait-ce que le quart de sa paix intérieur. " Comment tu peux accepter qu'on soit des monstres? " tu enchaînes, la gorge sèche, le souffle court, pour toi c'est incompréhensible. Tu détestais cette nature... contre nature. Tu détestais aimer faire le mal et tuer des innocents. Tu détestais être incapable d'être maîtresse de toi-même en présence d'un sang chaud et bouillonnant.

La voilà la grande différence entre vous : l'éducation. Elle a baigné dans cet univers, toi tu viens d'y plonger le corps tout entier, sans t'y attendre. Pour elle, tout ça c'est normal, pour toi, c'est anormal. Vous êtes comme dans des mondes parallèles, sauf qu'elle se trouve dans le sien et toi tu ignores où se trouve le monde où tu trouveras ta place. Peut-être que c'est celui-ci avec du temps, un temps long et pénible. Pour toi éprouver une jouissance à s'abreuver de sang n'était pas un passe-temps qu'on pouvait considérer comme angélique ou même humain. Tu n'as jamais connu quiconque qui étais comme toi avant d'entrer dans cette Université quelques jours auparavant. Si ce n'est ton créateur, et peut-être que cela joue sur l'image que tu as des vampires. Tu les noircies, mais peut-être que Victoria a raison, peut-être que certains d'entre eux ont des natures gentilles. Peut-être qu'il est possible de combattre cette nuisance? Tu ne sais pas quoi lui dire, tu n'as jamais été très loquace si ce n'est lorsque l'on te pousse à bout, ce que ne fait pas Victoria. " Oui. Je pense qu'on renie tous cette nature qui sommeille en nous et nous pousse au vice... " ta voix ne tremble pas, tu essayes d'être honnête parce que tu sais que c'est un bon moyen d'extérioriser et d'avancer dans tes pensées. Tu n'étais pas fermée d'esprit, tu voulais bien croire à la bonté des vampires. Mais ceux qui savaient dompter leur soif ne se comptaient-ils par sur les doigts d'une main? Pour toi cela te paraissait impossible d'occulter ce parfum attrayant qui t'appelait sans arrêt. Sciemment, tu ne répondis pas au fait qu'elle te demandait si tu te considérais comme un monstre. En Russie, on accepte mal de faire pitié. Et tu es à deux doigts de laisser parler tes origines et ne plus rien dire et te renfermer sur toi-même. Néanmoins, tes émotions trop fortes dictent ton comportement plus que ton orgueil. " Tu as de la chance. Moi, si j'approche ma famille, je sais que je les viderai de leur sang jusqu'au dernier sans aucun scrupule avant d'avoir terminé. " tu le dis dans un sourire comme si tu t'en foutais, t'es impassible. Mais dans le fond, tu sais bien que c'est vrai, quand la soif t'appelle plus rien n'a d'importance, tu en as déjà fait l'expérience, et c'est bien pour cela que tu t'es promis de ne jamais chercher à les revoir.

Tu t'étais mal exprimée, ce que tu voulais dire c'était que ceux qui affirmaient être bons parmi les vampires reniaient leur nature profonde. Les vampires étaient les dignes fils de Satan pour toi. Ils étaient la mort incarnée. Peut-être que ta vision changerait, mais pour l'instant c'était ton ressenti. Tu n'as jamais essayé le sang animal, mais tu en as vaguement entendu parler. De même pour les poches de sang. " Tu sais comment t'en procurer? " tu la questionnes, parce que tu penses que ce serait un bon moyen pour toi de calmer ta soif et ne pas sauter sur le premier venu en période de grande faim. Tu peux être méthodique et tu te dis que si tu te cales chaque jour avec cette pochette, tu parviendras à résister au contact d'humains. " Je n'ai pas grandi avec des steaks. " ton ton est plus froid que tu ne l'aurais pensé. Tu essayes alors de l'alléger, c'était juste une maladresse, Victoria n'avait pas chercher à te blesser. " Pour moi ce sont pas des produits de consommation dont on dispose à volonté. Ils sont tout ce que j'ai toujours connu. Grandir, vieillir, mourir, c'est le cycle naturel des choses. " tu répliques, et tu te retiens d'ajouter que si tu fais toutes ces recherches pour trouver un remède ce n'est pas par pure distraction. Tu as envie de redevenir humaine. Tu aimais ta vie avant que celle-ci bascule. Victoria poursuit en disant qu'elle aussi elle aurait abandonné sa famille. Elle tente de se rattraper, mais c'est trop tard le mal est fait. Tu es sensible et susceptible. Un vrai caractère de merde. Tu lui lances un regard noir, mais tu te retiens, une nouvelle fois, de laisser ton tempérament de feu prendre toute la place. " Je vais retourner au Chillie, je dois parler à un chaman. Si tu veux on se retrouve plus tard. " tu préfères fuir plutôt qu'être désagréable avec la seule personne qui t'aide vraiment dans cette Université. Puis avec ta vitesse vampirique, tu t'en vas.