S'aérer l'Esprit | Ryan & Andrew

S'aérer l'Esprit

Ryan & Andrew

Ce midi à la cafétéria, j'étais resté à contempler ma poche de sang qui avait l'air d'être toute froide, en me disant que le sang chaud me manquait. On ne savait pas qui étaient les donneurs de ce sang, il n'y avait que des numéros sur les poches. Déjà qu'on ne sentait pas la température des choses, mais si on ne pouvait même plus avoir le plaisir de s'imaginer la température du sang qui coulent dans nos gorges avec le regard de peur de nos victimes, à quoi bon être un vampire ? J'avais bu les 450 millilitres de sang et j'avais décidé de sécher l'après-midi de cour pour aller chasser réellement.
J'étais sortis du lycée et j'avais été dans le coeur de la ville, ne pas rester dans la petite banlieue qui bordait le lycée. Il y avait plus de monde en ville, il y en avait pour tous les goûts, et une disparition ne se ferait pas remarquer. J'étais assis sur un banc d'arrêt de bus, mon skate sous mes pieds en le faisant aller de droite à gauche, les mains dans les poches, mâchant un chewing-gum, recherchant la proie parfaite. Une femme évidemment, de préférence une femme d'affaire, elles étaient plus attirantes dans leurs petits tailleurs-jupes, laissant apercevoir leurs mollets plus ou moins fermes. J'aimais toutes les femmes mais celles-là je les adorais. J'en voyais passer une à plus d'une centaine de mètres de moi, elle était au téléphone, je me concentrais pour écouter ce qu'elle disait, sa petite pochette à la main, ses cheveux coiffés en banane, comme les hôtesses de l'air, celle-là devait être haut placée. Ce serait un nouveau bel emplois de donné à un endroit. Je me levais, me mettais sur mon skate, les mains toujours dans les poches, et allais vers elle tranquillement. J'entendais tout ce qu'elle disait à son neveu au téléphone, j'entendais ce qu'elle pensait, le fait qu'elle était en train de lui mentir sur le cadeau qu'elle lui avait acheté pour son anniversaire, parce que la vérité c'était qu'elle avait oublié son anniversaire donc qu'elle n'avait pas de cadeau, et elle ignorait elle-même qu'elle n'aurait jamais de cadeau pour lui, que la dernière chose qu'elle lui aura dite était un mensonge. Je passais devant elle lorsqu'elle raccrochait et la regardais dans les yeux en lui chuchotant " Vas dans la plus petite ruelle que tu trouveras " avec un regard hypnotique, je partais un peu plus loin et la suivais de loin jusqu'à la fameuse ruelle.
Je descendais de mon skate et allais vers elle qui se demandait ce qu'elle faisait là, elle se demandait ce qu'il s'était passé, qu'elle allait être en retard à son travail, qu'elle se ferait sûrement taper les doigts parce que c'était à elle de présenter le nouveau produit aux commerciaux qui venaient exprès aujourd'hui à 14h pour l'écouter parler de ce nouveau savon. Elle me regardait en se demandant qui j'étais. Je sortais mes dents, j'écoutais ses battements de cœurs qui accéléraient en voyant mon sourire et mes yeux devenir noirs. J'avançais vers elle en l'hypnotisant " Ne cries pas. Personne ne t'entendra. ". J'avançais ma bouche et la déposais mon son cou, j'y allais délicatement, je sentais sur mes lèvres son sang aller au rythme de ses battements de coeur, et entendais sa respiration sortir de sa bouche, alors qu'elle était en panique, elle essayait de se débattre, mais je l'empêchais de bouger. Je plantais mes crocs dans sa carotide et alors qu'elle eut un bruit de douleur, je buvais, quelques gouttes coulaient à côté mais ce n'était pas grave, sur 5 litres quelques gouttes ne se remarqueraient pas. Son sang me donnait l'impression d'avoir de la chaleur qui passait dans ma gorge et qui se répandait dans chaque veine de mon corps, de la gorge aux orteils. Son coeur allait de plus en plus vite puis ensuite de moins en moins vite, elle était raide, se débattait de moins en moins jusqu'à ne même plus tenir sur ses jambes dans ses petits escarpins noirs laqués avec peu de talons, alors je la tenais pour avoir les dernières gouttes, je ne lui laissais aucune chance de s'en sortir.
Une fois mon festin terminé mes yeux redevinrent normaux, je la laissais tomber par terre, aucune goutte de sang ne sortait plus de son cou pour aller s'échouer par terre dans une grande flaque comme on pouvait en voir dans les films, parce que j'avais tout bu, et que maintenant c'était terminé, aucun globule rouge ne se referait dans son corps. Je passais ma main sur les coins de ma bouche  parce que comme toujours j'en avais autour de mes lèvres, et je passais ma langue sur mes dents où il restait des traces de mon repas. Je me baissais et cassais son téléphone avec mon pied, pas d'emprunte, bien qu'ils n'avaient pas mes empruntes dans leur registre mais bon. Je regardais si il n'y avait personne et sortais de la petite ruelle.

Fiche par Pucky

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Je sortais de ma petite ruelle, en passant toujours ma langue sur mes dents, ce sang était délicieux, pas de gout d'alcool, ni de tabac, un sang sucré mais pas trop. J'aimais lire les pensées de mes victimes encore plus que j'aimais entendre les pensées des gens que je rencontrais ou croisais habituellement. Et dans ses pensées à elle je regardais ses souvenirs, sa vie bien rangée, sa vie de travail, etc... C'était une bonne victime.
J'avançais dans la rue et me baladais sur mon skate, sans chercher de nouvelle victime, un repas ça m'allait très bien pour aujourd'hui. Pendant des fêtes j'avais plusieurs victimes, mais là on était en plein jour et je ne voulais pas être le nouveau tueur en série de Portland, ça ramènerait sûrement encore plein de chasseurs. Sur mon skate je passais devant les magasins et vis de loin Andrew, plein de sacs à la main. J'allais un peu plus vite en me donnant plus d'élan et arrivais à côté de lui et lui disais " Tu ne pourrais pas être plus gay que ça ! ".

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Je n'avais que très peu de souvenir de la soirée que j'avais passé avec lui avant que le sort ne tombe sur le lycée. Tout ce dont je me souviens c'est du bar, de lui, et du fait qu'on avait bien bu. Le lendemain je me suis réveillé dans une chambre d'hôtel avec une serviette en papier dans la poche où il y avait marqué " Vodsky " par déduction j'avais compris Vodka + Whisky et j'avais compris qu'on avait fait  de mauvais mélanges ce qui expliquait la gueule de bois monumentale que je me tapais.
C'était un mec cool, même si il était gay et que j'avais grandis dans l'idée que ce n'était pas cool. Je riais et lui disais " Ouh ça doit être fantastique à voir ! Mais juste pour me moquer de toi, pas pour mater ! "

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Je voyais et j'entendais tout ce qu'il était en train de s'imaginer, un des inconvénients quand on ne peut pas s'empêcher de lire les pensées des gens : on voyait ce qu'on ne voulait pas s'imaginer ! Andrew avait une imagination assez précise pour le coup ! Je grimaçais et secouais la tête en voyant l'image [*]

- Pitié non ! Tu serais tellement ridicule ! Tu ne passerais plus pour un gay mais vraiment pour quelqu'un que tout le monde voudrait tabasser juste pour le plaisir. Tu ne te rendrais pas service. Mais après si tu le souhaites tant, fais toi plaisir ! Je suis sûr que dans cette ville on peut trouver un magasin de déguisement, comme dans toutes les grandes villes.

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Je rigolais et continuais d'avancer sur mon skate, tranquillement, en mettant un peu d'élan de temps en temps. Les gens s'écartaient sur notre passage afin de ne pas se faire rouler sur les pieds, pour une fois ils montraient une preuve d'intelligence.

- Est-ce qu'on peut vraiment dire que c'est se travestir ? Parce qu'il y a des mecs qui font de la danse classique, et donc ils sont censés eux aussi porter des tutus. Après j'en sais rien, parce que je ne vais jamais voir des spectacles de danse. Ou des spectacles tout court.

Fiche par Pucky